Une centaine de milliards, c’est à la grosse louche le nombre de planètes potentiellement habitables qui se baladeraient autour de leur étoile, uniquement dans notre galaxie. Selon les dernières projections, il y aurait des planètes « Earth-like » (comme la terre) tout autour de nous. Un chiffre démesuré qui remet en cause les projections établies jusqu’ici et certaines croyances scientifiques.
1000 fois plus qu’en 2014
Ce sont les données toutes récentes du télescope Kepler qui ont permis aux scientifiques d’établir une projection à la hausse du nombre de planètes propices au développement de la vie dans notre seule galaxie.
Déjà en 2014, des chiffres impressionnants avaient été donnés par une équipe internationale de chercheurs : notre galaxie abriterait environ 100 millions de planètes potentiellement habitables. Mais d’autres chercheurs de l’Australian National University (ANU) viennent pulvériser ces chiffres avec une estimation 1000 fois supérieure. De quoi étonner. Quelles sont donc leurs méthodes ?
Avant tout, les chercheurs estiment « habitables » les planètes situées à une certaine distance de leur étoile afin que la quantité d’énergie reçue ne soit ni trop grande, ni insuffisante, pour que l’eau puisse exister sous sa forme liquide. Vulgairement : il y fait une température raisonnable pour le développement de la vie, du moins celle que nous connaissons.
Image : dailygalaxy.com
Une estimation, pas une preuve
Il s’agit naturellement d’une projection sur base d’indices et non d’un fait. Pour y parvenir, les chercheurs vont d’abord analyser les données déjà observables. Le télescope Kepler a déjà détecté plus de 1000 exoplanètes. Malheureusement, les chercheurs remarquent que le télescope ne peut observer que les planètes les plus proches de leur étoile. La zone « d’habitabilité » reste difficilement observable mais il est possible d’en tirer une estimation. On découvre ainsi que le principal outil d’observation serait partiellement aveugle, tout particulièrement à la zone qui intéresse les scientifiques. Face à ce constat, l’équipe considère que le nombre d’exoplanètes dans notre galaxie serait largement plus important qu’estimé par l’observation directe.
Pour complémenter cette approche, les chercheurs utilisent la loi de Titus-Bode. Une règle empirique qui permet de prédire approximativement (pas de certitude donc) à quelle distance de leur soleil se situent les planètes qui composent la plupart des systèmes solaires. Sur base d’un échantillon de systèmes planétaires déjà observés, ils peuvent donc déduire que chaque étoile possède en moyenne deux planètes situées dans la zone habitable. Leurs résultats, publiés dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society change profondément la conception des choses. Cette « petite moyenne » projetée aux milliards d’étoiles de la galaxie permet donc d’établir qu’il y aurait plusieurs milliards de planètes aux conditions proches de la terre (sans être identiques).
Habitable mais pas habitée ?
L’habitabilité est différente de l’existence potentielle de la vie. Nous ignorons à ce jour si les planètes « habitables » sont habitées ou non par la vie car nous n’avons pas même un seul échantillon. Si elles le sont, le sont-elles par des organismes « simples » comme des bactéries ou plus complexes ? Il faut donc faire preuve d’humilité à ce stade dans l’attente de preuves scientifiques. A ce sujet, l’un des auteurs de la recherche estime que « L’Univers n’est pas forcément rempli d’aliens avec une intelligence semblable à la nôtre, capable de construire des radiotélescopes ou des vaisseaux spatiaux. Si tel était le cas, nous aurions sans doute eu vent de leur existence. »
Tout ce qu’il est possible de dire à ce jour concernant les formes de vies extraterrestres (mêmes microbiennes), c’est que la science ne peut rien affirmer, même si les statistiques sont plutôt encourageantes. Au regard des avancées scientifiques, la Terre devient de moins en moins une exception, et pourtant, la complexité de la nature rend chaque chose unique. Pour ceux qui s’inquiètent d’une éventuelle colonisation de ces planètes, rassurez-les, elles se trouvent à des distances astronomiques, inaccessibles à l’Humain qui devra « se contenter » de préserver la sienne, de planète.
Source : Sciences et avenir / onlinelibrary.wiley.com / anu.edu.au