Depuis cet automne, le collectif « Solidarité Migrants Wilson » distribue gracieusement petits déjeuners et boissons chaudes non loin du centre pour réfugiés situé à Porte de la Chapelle, à Paris. Une bonne action, qui ne rencontre malheureusement pas la bienveillance étatique qui devrait l’entourer. Depuis quelques jours, la préfecture interdirait officieusement au collectif d’opérer à certains endroits.

Des bénévoles délogés de leur spot

Ouvert en novembre dernier, le centre pour réfugiés qui se situe près de Porte de la Chapelle, dans le 18ème arrondissement de Paris, ne désemplit pas. Affichant régulièrement complet, le centre et ses alentours sont un lieu où gravitent de nombreuses personnes en difficulté, dans l’attente d’un développement plus heureux de leur situation. Afin d’apporter un peu de réconfort et de chaleur au corps à des personnes qui ont tout quitté et se retrouvent aujourd’hui dans des situations plus que précaires, le collectif « Solidarité Migrants Wilson » s’est mis en place.

Constitué de plusieurs bénévoles, le collectif opère aux abords du centre, distribuant aux réfugiés des collations et des boissons chaudes. Cependant, le 16 février dernier, le collectif a dû changer subitement ses habitudes, prié par des policiers de ne pas opérer la distribution du jour. Une interdiction qui aurait semble-t-il fait suite à un document émanant, selon la police, de la préfecture, et listant plusieurs endroits dans Paris où le collectif humanitaire n’a désormais plus le droit d’œuvrer au profit des personnes en difficulté. La distribution de nourriture se voit donc subitement interdite.

Des tentatives évidentes de découragement

Aujourd’hui, si la préfecture a assuré au collectif qu’aucun arrêté n’avait été officiellement pris afin de leur interdire la distribution de nourriture, les bénévoles continuent de se heurter dans les faits à une autorité hostile. Financé par une cagnotte solidaire qui leur permet d’acheter la nourriture distribuée, le collectif déplore le manque de coopération des forces de l’ordre. En effet, à deux reprises cette semaine, des amendes ont été distribuées, invoquant le stationnement des voitures servant à transporter le matériel. Un coup dur pour les finances du collectif, qui a déjà reçu 5 amendes de 135 euros pour « stationnement gênant ». À demi-mot, les participants suggèrent que ces lourdes amendes servent à décourager leurs actions.

Ce samedi 18 février était organisée une manifestation visant à interpeller l’État sur l’injustice dont le collectif est victime. Évoquant un « délit d’humanité », les membres du groupe ont réaffirmé leur volonté de se battre autant qu’il le faudra pour pouvoir venir en aide aux plus nécessiteux. Un bel exemple de générosité et de résistance, face à des forces de l’ordre et des institutions étatiques qui, en plus d’être fréquemment démissionnaires, décident parfois de mettre des bâtons dans les roues de ceux qui travaillent sur le terrain à rendre ce monde un peu plus humain. Une nouvelle polémique qui suit de peu le placement de roches sous le pont de la Chapelle où des personnes dormaient en attendant leur prise en charge par le centre tout proche.


Sources : Huffingtonpost.fr / Page Facebook du collectif « Solidarité migrants Wilson »

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