American History X est un long-métrage réalisé par Tony Kaye qui analyse point par point les rouages qui peuvent mener à la haine de l’autre. Tourné à la fois en noir et blanc et en couleurs, l’histoire nous amène sur les pas de Derek, l’aîné d’une famille américaine lambda, qui d’étudiant calme et serein va basculer dans la haine et la xénophobie en rejoignant un groupe d’action et d’idéologie « skinhead néonazi » (néo-fascistes/néo-nazis/suprémacistes blancs).

Pourquoi Derek (interprété par Edward Norton ) rejoint-il un tel groupe extrémiste et destructif ? Quels sont les événements qui précipiteront ses choix et façonneront sa nouvelle idéologie ? C’est toute l’idée du film, essayer de comprendre l’impensable. C’est pourquoi ce dernier se situe à plusieurs époques différentes et dans divers lieux, afin de saisir les moments-clés dans le cheminement des personnages.

American History X est avant tout une œuvre sociale très critique qui pointe du doigt les lacunes des systèmes politiques et juridiques dans le démantèlement des réseaux néo-nazis, mais aussi l’un des plus puissants brûlots anti-racistes jamais réalisé. Poussant au questionnement et à la tolérance le long-métrage choque et bouscule afin de conscientiser un large public sur la question.

Dans la scène majeure du film, proposée ci-dessus (en version française), il est question de l’affaire Rodney King, citoyen américain de couleur noire qui avait été victime de très graves violences policières. Son passage à tabac fut filmé et donna lieu à un procès à la suite duquel les policiers impliqués furent relaxés. Après cet acquittement, des émeutes avaient éclaté à Los Angeles.

032620_afCredit photo : Allociné

Bande annonce française du film :

https://www.youtube.com/watch?v=ZmSPND_VCU8

Nul doute que cela fait écho à certaines actualités comme l’affaire Ferguson qui secoue actuellement les États-Unis, et ce depuis cet été. Bref rappel des faits : dans le Missouri, Michael Brown, un jeune homme noir de 18 ans a été tué par six coups de feu par un policier blanc : Darren Wilson. Michael Brown était non armé au moment des faits. Des émeutes s’en sont suivies. Récemment (début décembre), c’est au tour de New York de connaître de vives manifestations, en raison de l’acquittement des policiers qui ont mis fin aux jours d’Eric Garner, un père de famille new-yorkais. Après avoir été plaqué au sol par les policiers, Eric Garner est décédé par asphyxie car asthmatique, et le médecin légiste avait conclu à un homicide. Cela a également été filmé et on peut entendre Eric Garner prononcer la phrase : « I can’t breath ». Cette phrase est devenue l’un des slogans des manifestations. Encore plus récemment, le 20 novembre c’est un autre jeune homme noir de 28 ans, Akai Gurley, qui a été tué par deux policiers blancs dans un HLM de Brooklyn, plus exactement dans une cage d’escalier (apparemment mal éclairée). Le chef de la police avait indiqué qu’il s’agissait « d’un coup de feu accidentel ». Puis le 22 novembre, à Cleveland, dans l’Etat de l’Ohio, un jeune garçon de 12 ans Tamir Rice (une nouvelle fois afro-américain) a été tué par deux policiers dans la rue, alors qu’il s’amusait avec un pistolet à bille, que les agents de police ont confondu avec une arme réelle.

La vague de protestation et de mobilisation continue de grandir aux États-Unis et commence à prendre une ampleur considérable. Une manifestation nationale aura lieu à Washington le 13 décembre prochain.

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M NY

Manifestation à New York Credit Photo : rfI/Reuters


Sources : RfI / Le Huffington Post / Le Monde / Allociné

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