Amazon, Zalando, H&M et 16 autres entreprises ont été condamnées à une amende totale de plus de 2,4 millions d’euros en raison de leurs pratiques commerciales frauduleuses sur internet. En cause, tout un ensemble de techniques manipulatoires pour « altérer la perception par le consommateur de l’offre proposée » et lui faire croire qu’il réalise de bonnes affaires.
Offres attirantes sur internet ? Mieux vaudrait se méfier, d’après les résultats publiés ce 23 février par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans son bilan annuel. En effet, les contrôles effectués par cette administration dont l’objet est notamment la protection des consommateurs à l’occasion des transactions qu’ils effectuent, mettent en lumière de nombreuses irrégularités et atteintes aux textes en vigueur. Les investigations récentes de la DGCCRF visaient tout particulièrement les techniques qui consistent à introduire « des éléments faux susceptibles d’induire en erreur le consommateur moyen » ainsi que celles qui introduisent « des éléments vrais mais présentés de telle façon qu’ils conduisent au même résultat ».
Exemple type
Arnaques commerciales
Selon le rapport, sur les 10829 sites internet contrôlés en 2016, le taux d’anomalies était de 31 %. Dans un bon nombre de cas, les sites gonflaient à dessin les prix affichés, afin de proposer des réduction paraissant plus importantes, une pratique bien évidemment interdite. Ainsi, précise la DGCCRF, l’enquête visait les « sites ayant indiqué des prix de référence illusoires, de manière à afficher des réductions de prix factices et d’altérer la perception par le consommateur de l’offre proposée ». En effet, ces techniques, qui consistent simplement à inventer un faux prix élevé pour mieux afficher une forte réduction, permettent de tromper le consommateur, en lui faisait croire qu’il fait de bonnes affaires alors qu’il est tout simplement la victime d’arnaques commerciales. Ainsi, le consommateur a le sentiment de recevoir un produit de qualité mais soldé, alors qu’il consomme simplement du « low-cost » industriel.
Mais il existe bien d’autres techniques manipulatoires. France Inter rapporte ainsi l’utilisation de différentes manœuvres pour tromper les consommateurs : certains sites de ventes affichent « des prix de référence qui ne sont pas pratiqués », d’autres « impos[ent] au fournisseur d’indiquer un prix conseillé particulièrement élevé », alors que d’autres vendeurs vont jusqu’à renvoyer vers « des sites factices sur lesquels on ne vend rien mais qui sont une offre de couverture pour faire croire que le prix de référence existe« . Les marques concernées par les fraudes utilisent donc la faiblesse du consommateur au moment de procéder à ses achats ainsi que son manque d’informations pour l’attirer vers des offres alléchantes en apparence.
19 enseignes condamnées
Suite aux nombreux contrôles, la DGCCRF a donc épinglé 19 sites de vente en ligne, tous condamnés pour un total de plus de deux millions d’euros en raison de leurs pratiques commerciales trompeuses. Parmi les mauvais élèves on compte de nombreuses grandes enseignes bien connues du public et leaders sur le marché, notamment Amazon, Zalando, Grosbill et H&M. D’ autres entreprises comme Vente-privée et Schowrommprivé font toujours l’objet d’investigations.
Toujours selon le rapport de la DGCCRF, « la plupart des grands groupes concernés se sont engagés à modifier leurs pratiques dans le sens d’une plus grande transparence pour les consommateurs et de promotions plus loyales ». Cité par Ouest-France, Vincent Designolle, directeur de cabinet de la DGCCRF a déclaré : « Nous avons proposé des transactions pénales dépassant 2,4 millions d’euros. 1,5 million a déjà été payé par Amazon, Zalando et le Comptoir des cotonniers, 490.000 euros ont été refusées par H & M, GrosBill, Darel et Netquattro, mais la procédure continue« . Néanmoins, ces résultats sont une invitation à la vigilance pour les 35 millions de français qui passent par l’e-commerce pour leurs achats. En effet, ces condamnations n’indiquent en rien que les pratiques frauduleuses puissent reculer de si tôt.
Sources : economie.gouv.fr / franceinter.fr / francetvinfo.fr / lemonde.fr