Jane Goodall s’est indignée avec force dans les médias à l’idée qu’on puisse garder en captivité des mammifères marins complexes, comme l’orque, dont on reconnait aujourd’hui la capacité à avoir des émotions différentes mais proches des nôtres.

Du haut de ses 81 ans, on ne présente plus Jane Goodall, éminente primatologue, éthologue et anthropologue ayant voué sa vie entière aux animaux, et plus particulièrement aux primates. Forte de son expérience au contact quotidien des mammifères, elle estime avoir également son mot à dire concernant les espèces injustement retenues en captivité dans les parcs marins.

Dans une interview pour le Huffington Post, Mme Goodall a estimé que les dauphins ou les cétacés ne devraient pas être retenus en captivité et que les parcs à thème réputés pour leurs orques devraient tout simplement mettre la clé sur la porte. Une position venant d’une personnalité respectable qui vient renforcer l’engagement des militants.

« Ils devraient définitivement être fermés » insiste-t-elle. Et, visiblement, elle n’est pas la seule à le penser. Le prix des actions « SeaWorld » est en berne depuis la sortie du fameux documentaire Blackfish. Film qui exposait l’existence misérable endurée par les orques captifs, une expertise vivement réfutée par le fameux parc.

o-SEAWORLD-STOCK-570Valeur boursière de SeaWorld depuis la sortie de « Blackfish » jusqu’à aujourd’hui (2015).

En dehors des conditions de vie décriées par le reportage, Mme Goodall dénonce l’effet « d’enfer acoustique » dont seraient victimes les animaux confinés dans des bassins. Les cétacés communiquant avec des vagues de sons, comme un sonar, ces ondes se répercuteraient contre les parois des aquariums, créant une cacophonie source de stress pour l’animal. Les experts de SeaWorld estiment quant à eux que le bruit ambiant dans le bassin serait inférieur à ce qui existe en mer. Une véritable bataille d’experts s’engage.

Ainsi les responsables du parc répondent à Jane Goodall que SeaWorld (et équivalents) offre une expérience inspirante et éducative qui ne serait pas possible sans ces animaux captifs. On comprend en effet que des animaux vivants sont les éléments fondamentaux du business de SeaWorld et que leur retour dans la nature marquerait la fin de cette industrie du divertissement. Une très bonne chose selon Mme Goodall qui, comme de nombreux militants, attend probablement ce jour avec impatience.

Notons que la compagnie vient récemment de perdre plusieurs gros sponsors dont Mattel, le père de Barbie, qui avait pourtant développé une poupée sur le thème de SeaWorld. En Europe, Marineland, l’équivalent français du géant américain, ne semble pas connaître la crise malgré quelques manifestations face à ses portes. Les français serraient-ils plus cléments concernant la captivité animale ?

goodall_44Image : wildchimpanzees.org

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Jane Goodall espère enfin que les humains seront à l’avenir plus soucieux de se préoccuper du sort des animaux privés de liberté plutôt que de s’extasier devant leurs acrobaties. « Ce n’est pas seulement le fait qu’il sont vraiment grands, hautement intelligents et des êtres sociaux complexes au point de rendre leur capture et la privation de liberté cruelle en elle-même » dit-elle, mais c’est surtout « qu’ils ont des émotions comme les nôtres. »

Les parcs marins doivent-ils fermer ? ou tout au moins s’adapter à une population de plus en plus exigeante ? Faute de décision politique, ce sera malheureusement aux consommateurs de décider…


Source : wfla.com / Huffpost / Image à la une Kristoffer Tripplaar / World Bank

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