Les créateurs d’habitats alternatifs ne cessent de surprendre partout à travers le monde. De plus en plus nombreux et visibles, les projets d’auto-constructions écologiques sortent désormais de la marginalité pour devenir une nouvelle tendance à part entière. Si tout le monde n’est pas prêt à sauter le pas (et personne ne leur demande), ces habitats apparaissent pour beaucoup comme une bouffée d’air synonyme d’écologie et de liberté.
Du phénomène de société au nouveau mode de vie
Difficile de passer à côté, les Tiny Houses (« maisons minuscules » en français) fleurissent dans le monde et la toile est là pour en témoigner. Ces nouvelles maisons, volontairement petites pour des raisons écologiques et de budgets, sont en plein développement depuis les années 2000. Jay Shafer, designer américain, crée la première entreprise de Tiny house (« Four lights tiny house company ») en 1999 aux États-Unis. Son idée à la fois simple et ingénieuse est de remettre la simplicité au cœur de l’habitat. De quoi répondre aux inspirations des créatifs culturels qui jouissent de leur existence grâce aux contacts humains et non pas par l’accumulation de biens.
Aux USA, le phénomène prendra particulièrement son envol suite à l’ouragan Katrina en 2005, qui force le gouvernement des États-Unis à trouver des solutions rapides pour reloger des milliers de personnes. La crise des subprimes en 2008 vient accélérer la demande en alternatives d’habitations peu couteuses et de nombreux américains vont adopter cette solution parmi d’autres. Depuis, le concept s’est exporté dans de nombreux pays sans conserver cet aspect de nécessité (Canada, France, Allemagne…etc.).
Malgré tout, ce qui séduit une partie des propriétaires de ces maisons, c’est le prix. La majorité des tarifs de ces maisons ne s’élève pas au-dessus de 40 000 euros, ce qui permet aux adeptes de ne pas s’endetter toute une vie et ainsi continuer à jouir d’une grande indépendance vis à vis du système bancaire. Par ailleurs, la petite surface réduit la facture énergétique de manière évidente. L’autonomie totale à moindre cout grâce à des panneaux solaires s’avère plus que jamais à la portée des heureux propriétaires.
Un autre intérêt réside dans leur mobilité puisqu’une Tiny House peut être posée sur une base ou être équipée de roues. Cette liberté de circuler s’apparente à une nouvelle forme moderne du nomadisme, même si dans l’état actuel des technologies, ça représente une certaine forme de pollution. Un impact à mettre en rapport avec le bilan global d’une famille ayant une faible consommation par ailleurs.
L’exemple de Brian et sa mini-maison japonaise
L’histoire commence le jour où Brian Schulz récupère un vieux lavabo en laiton dans un centre de recyclage. Il ne savait vraiment pas quoi en faire mais voulait lui donner une utilité plutôt que de le jeter. C’est alors que l’idée lui vient de créer une petite maison pour y installer sa trouvaille. Sa passion pour les petits espaces et son envie d’utiliser des produits locaux couplés à une fascination pour l’architecture traditionnelle japonaise vont pousser l’homme à débuter les travaux de sa future Tiny House dans l’Oregon, aux États-Unis.
Premier fait remarquable, la majorité des choses dans la maison sont construites à base de produits recyclés. Le coût nécessaire pour mener les travaux fut très faible… moins de 11 000$ (environ 9500€). Dans une logique de consommation locale, la quasi-totalité des matériaux a été récupérée dans un rayon de 15 kilomètres. La structure est constituée de bois flottants récupérés à la suite d’une inondation. La décoration vient enfin d’artistes locaux. Les lanternes japonaises sont, par exemple, faites main à dix kilomètres de la maison.
En matière d’architecture, l’habitat s’inspire des maisons à thé traditionnelles japonaises, où l’appel au calme est essentiel. Autre innovation architecturale à ses yeux, assumer les imperfections d’auto-construction. La forme du toit est légèrement trop raide, le corps de la maison anormalement trop grand. Qu’importe ! Brian est fier de sa réalisation et démontre qu’avec l’utilisation de matières et savoirs locaux, un tel projet est non seulement enviable d’un point de vue écologique mais aussi possible.
Notons cependant que l’auto-construction demande du temps. Beaucoup de temps et probablement de l’aide d’amis bénévoles autour de vous. Si son prix est mini, le coût humain est élevé. C’est probablement pourquoi un tel projet n’a pas finalement de prix… Encore que, Bryan propose de séjourner de son étonnante demeure à ceux qui en ont les moyens…
Sources : fourlightshouses.com / capefalconkayak.com