Les coraux sont des êtres gourmands. Ils mangent ce qui est à leur portée sans véritablement savoir si c’est bon pour eux. Malheureusement, nous mettons des plastiques à leur portée. Et des scientifiques viennent de confirmer que ces coraux ingèrent le plastique sans pour autant le digérer.
C’est une nouvelle qui pourrait faire suite au reportage « 7ème continent » que nous avons publié récemment. Pour rappel, celui-ci pointait du doigt l’invasion de plastique dans nos océans et plus particulièrement dans l’Atlantique Nord. Autre lieu, même constat : la grande barrière de corail est directement menacée par cette pollution induite par notre société de consommation.
Alors même que l’Unesco s’inquiétait déjà de l’état de santé de la Grande Barrière de Corail, des scientifiques Australiens viennent de faire une découverte qui n’est guère rassurante. L’étude, publiée dans le journal « Marine Biology » démontre que les coraux ingèrent de micros particules de plastique dont le Pacifique serait inondé.
Mais ce n’est pas tout car l’étude, pratiquée en laboratoire, va plus loin : si les coraux avalent effectivement des particules de plastique de moins d’un demi centimètre, cette ingestion intervient à un rythme quasi identique à l’absorption du plancton auxquels les coraux sont habitués.
Ce phénomène d’ingestion pourrait conduire à terme à une incapacité pour le corail de consommer du plancton, du fait d’un organisme littéralement obstrué par le plastique, comme l’explique Mia Hoogenboom, de l’université James Cook :
« Si la pollution aux microparticules de plastique augmente sur la Grande Barrière, les coraux pourraient être affectés au fur et à mesure que les cavités de leur petit estomac se bouchent avec du plastique inassimilable »
L’eau prélevée à proximité de la Grande Barrière atteste par ailleurs d’une pollution massive par les micros particules de plastique comme l’avaient également constaté de leur côté des scientifiques revenu d’une expédition en Atlantique. Peu à peu, les coraux s’étoufferaient avec notre plastique.
« Si les océans meurent, nous mourrons ». Cette phrase martelée par Paul Watson, fondateur de l’association Sea Shepherd qui s’emploie à protéger les écosystèmes marins ne saurait être plus claire. Nous dépendons directement des océans d’où la vie provient.
Les Nations Unies avait estimé en 2012 que chaque kilomètre carré de la mer contenait environ 13.000 morceaux de déchets en plastique. De manière sporadique, les cadavres d’animaux côtoyant ou vivant dans les océans, dont l’autopsie révèlera la présence de déchets plastique, nous délivrent un message similaire : il est temps de repenser notre façon de produire et de consommer. Il n’est plus temps d’attendre un miracle politique, il faut agir maintenant en amont et en aval.
Notons enfin que le plastique n’est pas la seule problématique qui touche les coraux. L’acidification de ces océans, par absorption du gaz carbonique, fragilise les coquilles et les squelettes externes de plusieurs organismes à la base de la chaîne alimentaire. C’est également une cause de calcification des coraux qui, combiné au réchauffement, met en danger près de 75% des récifs coralliens à travers le monde.
Source : lapresse.ca / 7sur7.be / lnc.nc