« Pisser et chier dans l’eau potable, c’est fou quand on y pense » … Dans l’humour et la bonne humeur, le professeur feuillage (Matthieu Duméry), accompagné de Sophie (Lénie Cherino), expliquent en quoi la manière dont nous traitons notre urine et nos excréments est aussi absurde qu’en total décalage avec le monde réel. Nous gâchons de l’eau et de l’énergie en quantités astronomiques tout en jetant une matière première que nous pourrions valoriser économiquement !

Comme à son habitude, le très libidineux Professeur Feuillage vulgarise des questions scientifiques en matière d’écologie dans sa série de vidéos à la fois ludique et didactique. À de nombreux égards, la question de la gestion de l’eau potable révèle en effet l’absurdité de certains de nos comportements quotidiens. Comment a-t-on pu en arriver à vivre dans une société où il est devenu normal d’utiliser de l’eau potable afin de d’évacuer notre urine et nos excréments ? Comment a-t-on pu oublier à quel point nos déjections pouvaient être importantes dans le maintien de l’équilibre des sols et bénéfiques aux cultures agricoles, au même titre que dans la nature ?

Nos déjections en quelques chiffres

Chacun d’entre nous produit environ la quantité astronomique de quelque 40.000 litres d’urines durant sa vie. Par ailleurs, nous produisons environ 11.000 kilos d’excréments. Rapporté à l’humanité, cela revient à environ 40 millions de tonnes de matière fécales par an. Sachant que le processus de décontamination des eaux usagées est associé à des dépenses publiques importantes ainsi qu’à des conséquences négatives sur l’environnement, la dimension absurde des toilettes à eau devient chaque année un peu plus évidente. Et pourtant, nos sociétés ont toujours « peur » d’aborder ce sujet de société…

Et pourtant, la question risque de rapidement devenir vitale dans les prochaines décennies dans un contexte où l’eau potable se raréfie à l’échelle planétaire. Aujourd’hui, chaque fois que nous tirons la chasse d’eau, nous utilisons en moyenne 9 litres d’eau. L’eau utilisée de cette manière représente environ 1/3 de notre consommation individuelle totale en eau. Alors que plus d’une personne sur 10 au niveau mondial n’a pas accès à l’eau potable et que l’eau représente un enjeu géopolitique très sensible, ces chiffres ont de quoi faire froid dans le dos. Mais que faire ? Revenir en arrière ? Régresser ? Pas vraiment…

La vidéo

Des alternatives, il y en a !

À côté des petites astuces « eco » habituelles, comme par exemple la possibilité de mettre une bouteille d’eau dans le réservoir d’eau de vos toilettes (de quoi économiser au moins 1 litre d’eau à chaque fois que vous tirez la chasse d’eau), de nombreuses possibilités s’offrent à nous. Voilà plusieurs années que de nombreuses alternatives existent (ou sont en cours de développement) comme les toilettes sèches (urbaines ou privées) ou encore les toilettes solaires. Soulignons que depuis 2009, le compostage en ville des sceaux en provenance de toilettes sèches est parfaitement légal.

Enfin, il existe de nombreuses manières de valoriser les excréments. Parmi celles-ci, le biogaz pour chauffer de l’eau et faire rouler des véhicules, la pile à combustion microbienne ou encore le chauffage par tas de compost selon la technique Jean Pain. N’oublions pas, avant tout, qu’il s’agit également d’un excellent engrais naturel, quand il est composté. Il existe donc un univers à développer autour de ce qui traverse inévitablement notre corps. Vous avez l’embarras du choix !

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Si vous avez apprécié la méthode peu orthodoxe du Professeur Feuillage et de sa compagne Sophie, vous pouvez retrouver toutes leurs vidéos, gratuitement, sur leur chaîne Youtube et Fabebook.

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