L’entreprise allemande Infinitum Energie GmbH veut rendre l’énergie solaire plus accessible. Pour ce faire, elle vient de mettre sur le marché des panneaux solaires de taille réduite qu’il est possible d’installer soi-même. L’entreprise souhaite ainsi diversifier les sources d’énergie électrique et donner à chacun l’occasion de participer à la transition énergétique.
Depuis plusieurs mois, les énergies renouvelables remportent succès sur succès partout dans le monde. Les efforts importants dans le domaine sont aujourd’hui récompensés par des résultats concrets. En 2016, le solaire devenait le moyen le moins cher au monde capable de produire de l’électricité dans 90% des pays. L’efficacité des énergies vertes met à mal l’énergie nucléaire, qui, vieillissant et couteux, a de plus en plus de difficultés à justifier son statut d’énergie du futur. Si, pour leur part, les énergies fossiles continuent de jouer un rôle économique déterminant, et ce malgré leur nombreux impacts négatifs sur l’environnement, certains gouvernements commencent à investir dans des alternatives plus écologiques.
Cette mutation se traduit par une évolution dans l’organisation générale de la production et de la distribution de l’énergie. L’une des tendances de cette transformation pourrait devenir la participation active des individus dans la production locale et parcellisée de l’énergie. L’entreprise Infinitum Energie GmbH dont le siège se trouve à Cologne a mis sur le marché des mini-panneaux solaires, les Solarheld, allant un peu plus loin dans une démarche qui consiste à rendre accessible à tous les énergies renouvelables, même à petite échelle.
Évolution du paysage de la production énergétique
Nous assistons peut-être à un véritable changement de paradigme : celui du passage de la distribution verticale de l’énergie à une distribution horizontale et décentralisée. À la place des énorme sites de production (centrales à charbons, centrales nucléaires), qui sont inévitablement associés à des réseaux complexes destinés à acheminer l’électricité vers des consommateurs qui habitent parfois à plusieurs centaines de kilomètres, on privilégie progressivement les circuits-courts, moins coûteux, et plus autonomes.
Dans ce contexte, les enjeux de la production individuelle – autoproduction – ainsi que celles de l’autoconsommation sont nombreux. On peut y voir une forme de démocratisation, puisqu’une partie des outils de production sont directement contrôlés par les citoyens. Elle participe également à la décentralisation des réseaux, dans la perspective d’une plus grande résilience locale et d’une amélioration de l’autonomie de chacun.
Des micro-panneaux solaires individuels
Les capacités du modèle Solardheld sont prometteuses. Pour moins de 500 euros, le panneau le moins cher peut produire jusqu’à 250 kWh par an, ce qui correspond à environ 10% de la consommation d’une personne. Par ailleurs, l’entreprise promet que l’utilisation de ces panneaux aboutit à une diminution des émissions de CO2 de l’ordre de 150 kg par an. Chaque individu qui a à sa disposition un toit, un balcon ou un jardin peut ainsi produire une petite quantité d’énergie. L’entreprise explique : « Nous voulons enthousiasmer les individus pour la transition écologique et leur donner l’occasion avec Solarheld de devenir actif et de s’engager directement ».
Techniquement, l’énergie produite par ces panneaux peut être directement consommée par le propriétaire des panneaux. Dans la pratique, il reste pour le moment en Allemagne des freins juridiques. En France, « les opérations d’autoconsommation, qui consistent pour un producteur, à consommer lui-même tout ou partie de l’électricité produite par son installation » auparavant interdites, sont réglementées depuis une ordonnance récente en date du 28 juillet 2016, ouvrant la voie à ce type de démarche.
La volonté de d’Infinitum Energie GmbH n’est pas de supprimer les fournisseurs d’énergie : leurs panneaux ne sont utiles que si ils sont associés à d’autres sources d’énergie, car la caractéristique d’un système capable de résister à des chocs, c’est de pouvoir proposer plusieurs solutions alternatives en cas de défaillance d’une partie du système. Afin de protéger la société ainsi que les individus, la diversité des techniques de production est essentielle, tant que ces dernières sont respectueuses de l’environnement et facteur de plus de justice sociale.
Le photovoltaïque a t-il de l’avenir ?
Les panneaux solaires ne font pas toujours l’unanimité. Ils présentent bien évidemment des avantages : le processus de transformation de l’énergie solaire en électricité n’est pas à l’origine de pollutions. En revanche, le cycle de production et de recyclage des panneaux fait régulièrement l’objet de critiques. Les principaux reproches émis contre ces technologies concernent l’utilisation de certains matériaux polluants ainsi que les difficultés liées au recyclage des panneaux arrivés en fin de vie. Cependant, l’avenir du solaire reste prometteur contrairement aux énergies fossiles.
Ces dernières années, les chercheurs ont réussi à améliorer le processus de production et ainsi à diminuer l’impact environnemental des panneaux. Il faut remarquer que si le cycle de vie des panneaux solaire induit des émissions de gaz à effet de serre (comme toute activité humaine), ces émissions sont largement réduites par rapport aux énergies conventionnelles : en Belgique, 1 mWH produit par des panneaux solaires permet d’éviter l’émission de 456 kg de CO2. Par ailleurs, une part de plus en plus importante des panneaux peut-être recyclée, jusqu’à 80% et plus, ce qui diminue les besoins en matières premières pendant l’étape de production de nouveaux panneaux. Enfin, les innovations en matière de conservation de l’énergie se succèdent. Mais les aides à la recherche se font toujours cruellement attendre alors que le secteur des énergies « conventionnelles » (pétrole, nucléaire,..) continuent de recevoir des aides colossales des États. À quand une nouvelle vision de l’énergie ?
Sources : capital.fr / frantvinfo.fr / globalmagazin.com / solarheld.de / utopia.de