Originaire de Bretagne, une certaine Mademoiselle Lune a longtemps fréquenté les bureaux de centre ville avant de se rendre compte que cela ne lui plaisait pas. Après une première reconversion en tant qu’éducatrice, elle a démarré il y a peu son activité artisanale, qui souhaite rendre vie au tissage naturel et traditionnel. Véritable artiste de la fibre, ce personnage atypique crée vêtements, accessoires, objets décoratifs et bijoux. Un projet à caractère local qui ressort dans le paysage actuel du textile industriel et chimique à souhait.

Travailler avec la nature et non contre elle

Afin de réaliser ses créations, Mademoiselle Lune, alias Morgane, s’inspire directement de la nature. Élevée à la campagne, cette jeune trentenaire a toujours souhaité concevoir, créer, fabriquer de ses propres mains. Ici, pas de machines industrielles, pas de technologie de pointe, simplement de la bonne vieille mécanique et de l’huile de coude. Ayant commencé sur des métiers à tisser « faits-maisons » en carton, Mlle Lune utilise aujourd’hui les techniques du filage au fuseau, du tissage de galons sur un métier à tablettes et de la teinture par impressions végétales.

Les matières premières qu’elle met en avant, elles aussi, témoignent de sa volonté de respecter ce que nous offre la nature proche de nous. Ainsi, Morgane se fournit auprès des producteurs près de chez elle en laine, lin, coton et bois, matières qui constituent la majeure partie des objets qu’elle fabrique. Pour sa laine, par exemple, elle récolte directement les toisons auprès de ses voisins et effectue tout le travail de transformation à la main : nettoyage, brossage, cardage, teinture et filage. Comme elle le souligne sur son site internet, elle a à cœur de mettre l’éthique éco-responsable au centre de son travail. Une éthique à l’antithèse d’une industrie textile mondialisée, polluante et chimique, aux vêtements parfois bourrés de perturbateurs endocriniens, mais, certes, très bon marché.

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Vivre d’une activité qui nous fait sens

L’histoire de Morgane est aussi celle d’une reconversion. Auparavant agent immobilier, elle est aujourd’hui éducatrice auprès de jeunes en situation de handicaps. Elle souhaite à présent s’épanouir pleinement dans le développement de son activité, et pouvoir vivre de son projet d’artisanat. L’objectif affiché des mois à venir : développer une gamme de laine locale et teinte à la main. Un projet qui a de grandes chances de se concrétiser, étant donné que la campagne de crowdfunding qui lui permettrait d’investir dans un équipement plus adéquat s’est terminée avec succès.

Sur le long terme, l’entrepreneuse voit encore plus loin pour le projet de Mademoiselle Lune. Grâce à son expérience en tant qu’éducatrice, Morgane espère pouvoir proposer des ateliers adaptés autour de la laine dans les écoles, les instituts médico-éducatifs ou encore les maisons de retraites. Elle espère également développer son activité commerciale par la création et la mise en vente de « box mensuelles » éthiques qui inviteraient les abonnés à s’essayer au tricot, au filage, et à la teinture végétale.

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L’artisanat attire de plus en plus

L’affaire de Morgane semble avoir toutes les clés en main pour réussir. Un exemple à suivre de près, pour toutes les personnes qui rêveraient de quitter leur bureau pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, ou artisanale. On estime en effet en hausse le nombre de personnes attirées par une reconversion dans ces domaines. En 2010, 56% des artisans étaient d’ailleurs des cadres reconvertis. Cependant, une telle réussite n’est possible que si les consommateurs suivent la révolution des modes de vie.

Des reconversions qui s’expliquent par une recherche d’autonomie et d’indépendance de la génération Y, mais aussi ce besoin d’épanouissement personnel en accord avec ses convictions. L’impression de pouvoir prendre son destin professionnel en main, également, est prégnante. Suite à la crise de 2008 et dans un environnement économique frappé du sceau de la précarité, retourner à une activité de production et être son propre patron a en effet de quoi séduire. Cependant, il ne faut pas sombrer dans l’angélisme. De très nombreux auto-entrepreneurs et petits artisans peinent à vivre de leur activité, pouvant parfois entrainer dépression ou suicide face à l’échec. Il est donc important de s’armer de courage et de patience pour faire face à toutes les vicissitudes de la vie.

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Sources : Mllelunemoon.blogspot.fr / Ulule.fr / Ism.Infométiers.org / Toutes les photos à la discrétion de Mlle Lune

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