Alors que les critiques à l’encontre de Facebook et des « GAFAM » sont de plus en plus nombreuses, non sans cause, OpenBook débarque avec le souhait de bouleverser le paysage des réseaux sociaux via le « libre » et un modèle respectueux de la vie privée des utilisateurs.
« Nous avons besoin de concurrencer les grandes entreprises de la Sillicon Valley », lance d’entrée Lambrecht Wessels, chargé de communication chez OpenBook, selon qui « on doit pouvoir choisir » entre Facebook et d’autres réseaux. Le web des réseaux sociaux étant encore très jeune, les premiers arrivés ont su prendre le monopole des utilisateurs. La jeune société d’OpenBook, fondée en 2018, et dont l’équipe est basée aux Pays-Bas, ambitionne de construire un autre réseau social en réponse aux déboires de ces derniers mois des géants que sont Facebook, Twitter ou encore Instagram. L’entrée en vigueur de la RGPD a d’ailleurs été l’occasion de mettre en lumière l’usage abusif que ces plateformes faisaient des données personnelles. Par ailleurs, ces plateformes semblent devenir des vitrines assumées de la société de consommation avec des publicités plus que jamais invasives. Il faut l’avouer, sur Facebook, l’utilisateur est avant tout un consommateur plus qu’un citoyen. Depuis, de plus en plus de personnes sont en quête d’alternatives de qualité sans toujours trouver chaussure à leur pied.
Respect de la vie privée des utilisateurs
L’équipe internationale, composées d’informaticiens, d’experts en sécurité ainsi que de professionnels du marketing veut proposer aux futurs utilisateurs du réseau social un espace d’échange sécurisé, sans publicité et dont le modèle économique ne repose pas sur l’utilisation des données personnelles. Quel challenge ! OpenBook sera « un réseau social qui est honnête, respecte et protège la vie privée des utilisateurs, rassemble les gens, est fun à utiliser et est bon pour la planète », promet le site de présentation. Mais comment financer tout ça ?
« Aujourd’hui, développe Lambrecht Wessels, « le business modèle des grandes entreprises de réseaux sociaux repose sur la publicité et donc sur la récolte des données personnelles des utilisateurs afin de les cibler en fonction de leurs préférences ». Mais d’autres aspects posent également problème : « l’algorithme de Facebook enferme les utilisateurs dans une bulle, ne les expose pas à des opinions divergentes et ne les confronte pas à de nouvelles idées ». Enfin, promet le membre de l’équipe, contrairement au géant américain, OpenBook n’enverra pas à longueur de journée des notifications intrusives qui ont pour objet de créer une forme de dépendance, et l’interface permettra à chacun de moduler la présentation de son profil personnel.
De nombreux défis pour réussir
Actuellement en campagne de financement participatif pour récolter les fonds nécessaires au lancement, mais aussi pour étendre la communauté, OpenBook ne pourra être pérenne que si un nombre suffisant d’internautes rejoignent le mouvement. En effet, pour que le projet soit économiquement viable, l’équipe a prévu d’ouvrir une bourse d’échange sur la plateforme. « Une sorte d’ebay » précise Lambrecht Wessels, un lieu où les utilisateurs et les entreprises pourront vendre et acheter des bien et des services. Il sera également prévu un système de dons pour soutenir les youtubeurs, artistes et autres créateurs de contenu qui s’inscriront sur la plateforme. OpenBook prélèvera une commission sur ces différentes transactions afin de faire vivre la plateforme. En résumé, les actions des utilisateurs détermineront la survie du réseau.
Est-ce que cela sera suffisant ? Facebook, Instagram et Twitter, pour ne citer que les plus connus d’entre eux, semblent presque indélogeables tant ils dominent le marché par leur nombre d’utilisateurs. À leurs côtés, les alternatives telles que Mastodon ou Diaspora (que Mr Mondialisation soutient via son propre « Pod »), arrivent certes à attirer les plus convaincus, mais échouent malheureusement encore à convaincre un plus large public tant ces systèmes sont méconnus et spécifiques. Difficile aventure que de bousculer des géants qui comptent plusieurs milliards d’abonnés (plus de deux milliards d’utilisateurs actifs en ce qui concerne Facebook). Mais certainement pas impossible.
L’équipe d’OpenBook est convaincue que les internautes sont en train de faire évoluer leurs comportements. Pour cause, après le scandale qui a touché en mars dernier la société de Mark Zuckerberg lorsqu’il a été révélé que l’entreprise Cambridge Analytica a analysé les données personnelles de millions d’utilisateurs à leur insu, « beaucoup de gens ont quitté Facebook, d’autres cherchent des alternatives pour sécuriser leurs usages en ligne », rappelle Lambrecht Wessels. Pour convaincre un plus large panel d’utilisateurs, OpenBook promet également qu’il sera facile de transférer son profil Facebook vers OpenBook sans difficulté. Rendez-vous en 2019 pour la version Bêta ?
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