C’est la première du genre dans le monde. Une construction qui allie la technologie solaire à un système de production d’hydrogène à l’échelle de la résidence privée afin de garantir une autonomie totale et prolongée. Découverte.

Les types d’habitats alternatifs se multiplient à une vitesse éclair. De la tiny-house, à la ferme retapée en passant par des concepts plus modernes, on en trouve désormais pour tous les goûts et surtout tous les budgets. Objectif partagé, constituer un habitat écologique, souvent autonome et à l’impact environnemental limité qui puisse répondre aux attentes de tous en matière d’espace ou de confort.

En matière d’originalité, le projet Phi Suea n’en manque pas. Il pourrait constituer un « game-changer » dans un avenir prochain. Expérimenté à Chiang Mai, en Thaïlande, ce groupe d’habitations écologiques mise sur l’énergie du soleil couplée à l’hydrogène pour garantir l’autonomie totale et plus encore. Destiné à quatre familles, ce complexe imaginé par la société CNX Construction vise en effet une autonomie énergétique 24 heures sur 24, sans jamais plus dépendre des caprices météorologiques ni craindre la nuit.

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Les batteries au lithium, c’est aujourd’hui le gros point faible de la production d’électricité d’origine solaire. Celles-ci s’avèrent particulièrement polluantes autant à produire qu’à recycler, valant de nombreuses critiques au secteur photovoltaïque. Si de grands efforts sont réalisés chaque année pour développer des batteries plus propres, une alternative possible reste la production d’hydrogène qui, stocké dans des cuves, permet de conserver l’énergie produite sur du long terme.

Si cette approche est déjà exploitée (de manière marginale) dans le domaine automobile ainsi que dans certaines usines de production d’hydrogène, c’est la première fois qu’un projet privé tente l’expérience à l’échelle résidentielle. Ainsi, pendant la journée, les différentes habitations du complexe produisent de l’électricité grâce à leurs panneaux photovoltaïques. L’électricité qui n’est pas directement consommée par la famille est envoyée dans un bâtiment centralisé où l’hydrogène est produit. Une fois la nuit tombée, où lors d’un manque d’ensoleillement, de l’électricité est produite en sens inverse à partir de cet hydrogène. Converti en électricité grâce à une pile à combustible, le procédé ne rejette que de l’eau.

De cette manière, les familles qui vivront dans la Phi Suea pourront jouir d’une autonomie énergétique jour et nuit en limitant leur empreinte avec une efficacité jamais atteinte. Les concepteurs du projet ne se sont par ailleurs pas limité à la simple question énergétique. « Si le système de stockage d’énergie rend ce projet unique, de nombreuses autres considérations font de cette mais la plus écologique des maisons écologique. » explique un représentant de CNX au site EcoWatch. Pour cause, plus qu’une construction bien isolée, la résidence bénéficiera d’un espace pour la production de nourriture en permaculture, un étang à poissons et un système de captation et de traitement des eaux de pluie. Par ailleurs, les toitures supporteront également un système de chauffe-eau solaire. La maison sera dotée de doubles vitrages, un système de ventilation naturelle pour réduire l’utilisation de la climatisation et des lampes LED à faible consommation.

Le compte à rebours est lancé pour le lancement officiel de Phi Suea ce 29 janvier 2016. Première du genre au monde, son coût n’a pas été révélé par les porteurs du projet mais doit être relativement conséquent. Cependant, au coût de l’énergie locale en Thaïlande, ils indiquent qu’il faudra environ 15 ans avant d’entrevoir un retour sur investissement du complexe. Ils précisent également qu’avant de voir émerger ce type d’habitat pour le grand public, il faudra encore attendre de 3 à 5 ans. C’est le propre de toute nouvelle technologie, ceux qui prennent le risque de développer les premiers essais doivent engager d’importants frais de développement. Ce n’est que bien plus tard que ces technologies se démocratisent par effet d’échelle jusqu’à être abordable pour les consommateurs moyens. À la vue de la crise écologique profonde, peut-on encore se permettre d’attendre ? Les autorités n’ont-elles pas un rôle à jouer dans la promotion de ces alternatives ? L’autonomie individuelle à portée de main ne risque-t-elle pas de s’opposer à de lourds intérêts industriels des producteurs d’énergie ?

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Source : ecowatch.com / phisueahouse.com

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