À l’approche de la COP21, le fameux activiste des mers, Paul Watson, s’est exprimé sur TV5 Monde pour rappeler l’extrême nécessité de protéger nos océans autant de manière collective que par l’action de terrain. Selon lui, il n’y a pas d’autre issue : il faut fermer l’industrie de la pèche subventionnée au hauteur de 76 milliards de dollars par an.
Ses méthodes sont contestées par les uns, saluées par d’autres pour leur audace, Paul Watson est indéniablement une figure emblématique de l’activisme océanique. En 1977, le militant canadien quitte Greenpeace et crée la base de la future Sea Shepherd Conservation Society. Après de nombreuses années d’efforts, et avec l’aide de la Fondation Brigitte–Bardot, l’homme va se construire l’image d’un pirate des mers déterminé, aux pratiques hors-la-loi au regard des autres ONG, mais surtout un « héros de l’écologie » comme l’a dénommé le Time Magazine en 2000. Aujourd’hui, sa flotte de 9 bateaux, financée essentiellement par les dons, vogue à travers le grand bleu pour s’attaquer aux pratiques illégales qui se déroulent loin des regards des consommateurs, mettant en péril, selon l’activiste, les fragiles équilibres environnementaux.
Cependant, le mouvement qu’il a créé autour de lui et ses méthodes musclées ne font pas l’unanimité chez les puissants. Sous notice rouge d’interpol, placé sur le même plan que les criminels de guerre, accusé d’écoterrorisme et sous mandat d’arrêt international dans plusieurs pays, Paul Watson est considéré comme le premier réfugié écologiste de France. « Je ne suis pas un criminel. Nous n’intervenons que contre les criminels ! » expliquait-il récemment sur le plateau de TV5 Monde. Paul Watson se défend, en effet, de n’avoir jamais tué personne à travers les opérations de Sea Shepherd. Mais leurs actions interventionnistes et radicales couteraient beaucoup d’argent aux grandes entreprises et aux industries de la pèche, alimentant une opposition féroce et politique envers leurs missions.
Jugeant que les institutions collectives sont incapables de répondre à la crise environnementale avec force et détermination, Paul Watson estime que ses actions sont un mal nécessaire pour appliquer la justice internationale là où des espèces marines sont en danger. Désormais réfugié en France, l’activiste voit dans la COP21 une opportunité pour les ONG environnementales de coordonner leurs actions et de faire pression sur les gouvernements. Il craint cependant que l’océan soit le grand oublié de la fameuse conférence. Selon l’activiste, la bonne santé des océans (et notamment de son phytoplancton) est fondamentale dans la lutte contre le changement climatique.
Et en effet, le plancton, qui constitue 98% de la biomasse des océans, produit à lui seul 50% de l’oxygène de la planète ! Pour la survie de l’humanité, il n’est donc pas envisageable de risquer un effondrement de la biodiversité des océans. Ainsi, Paul Watson s’attaque sans langue de bois à l’industrie de la pèche qui, si rien n’est fait, pourrait précipiter la disparition de la quasi totalité des espèces de poissons. « S’ils continuent comme ça, il n’y aura plus de poissons avant 2048 et il n’y aura plus d’industries du poisson non plus. Et encore pire, l’océan mourra. Et si l’océan meurt, nous mourrons. » insiste-t-il. Une crainte bien réelle et confirmée par les experts de l’ONU. Mais comment changer de cap quand l’activité de 500 millions de personnes dépend de la pèche ?
Source : information.tv5monde.com / ecoplus.tv / lemonde.fr / lesinrocks.com / liberation.fr