Vivre simplement, dans un petit espace, sans s’endetter toute la vie, est de plus en plus à la mode, au plus grand bonheur de la planète. L’architecte française Priscilla Juin transforme des containers pour en faire des micro-espaces habitables. Son modèle, le Cubroom, rejoint le paysage de plus en plus riche et varié des habitations minimalistes, bien que les personnes s’étant tournée vers ces alternatives sont encore rares. Nous avons posé quelques questions à l’architecte pour en apprendre plus sur sa démarche et les caractéristiques de son concept.
Vivre dans un container ? L’idée peu paraître incongrue au premier abord. Cependant, la transformation de containers en espace habitable séduit de plus en plus. Les architectes et les designers y voient un défis, puisqu’il s’agit d’aménager de manière astucieuse un espace réduit tout en répondant aux problématiques sociales et environnementales. De plus, certains cherchent à remplacer des maisons spacieuses par des espaces plus petits et fonctionnels. De la sorte, ils adoptent un mode de vie plus sobre, en réduisant leurs biens matériels et les dépenses énergétiques.
Le projet de l’architecte Priscillia Juin, diplômée de l’École nationale d’architecture de Paris La Villette et développant actuellement une partie de ses projets au sein du studio ConceptCub, basé à Tourcoing, concerne ces préoccupations qui sont très actuelles. L’architecte est en effet sur le point de mettre en vente des « petits espaces habitables construits à partir de containers », le tout « made in France » et à l’inspiration « eco« ; le tout à un prix abordable. Que demande le peuple ?
Un habitat qui puisse répondre aux défis de demain
Priscilla Juin voulait apporter une réponse adaptée aux évolutions des modes de vie tout en prenant en compte le manque d’espace dans les villes. C’est à l’occasion de son projet de fin d’études en architecture qu’elle travaille pour la première fois sur des containers. Après avoir passé quelques années au sein d’un cabinet d’architectes où elle participe à la réalisation d’HLM, elle décide de changer de cap pour se mettre à son propre compte afin de développer ses propres projets. Elle nous explique qu’à ce moment elle veut « se consacrer à des projets plus proches de l’humain ».
Le projet phare de Priscilla Juin est alors devenu la transformation de containers maritimes en espaces habitables, d’abord sous la forme de « studios de jardin« . Avec le développement de studios construits à partir d’un objet recyclé, elle veut proposer une solution concrète à des défis bien réels, liés à l’évolution démographique. Son projet s’inscrit dans une mouvance architecturale au style minimaliste et épuré. Une démarche qui se veut être l’expression d’une prise de conscience individuelle vis à vis de l’impact environnemental des modes de vie modernes et de la nécessité de réduire notre empreinte carbone.
Confort et simplicité dans un espace réduit
L’espace à l’intérieur des studios a été « optimisé pour pouvoir y intégrer une kitchenette ainsi qu’une salle de bain », tous deux de construction française. Certaines partie de l’installation sont personnalisables, en particulier la taille et l’emplacement des fenêtres, les sols ainsi que le bardage. Conceptcub propose plusieurs modèles, dont la taille varie entre 13 et 28 m2. Cependant, d’autres formats peuvent être étudiés (par l’adjonction de plusieurs containers notamment). « Entièrement réhabilités en atelier« , la mise en place des containers sur l’espace pressenti se fait sans difficultés particulières et « en l’espace d’une à deux journées » !
L’isolation reste le point délicat du projet, puisque pour le moment c’est de la mousse polyuréthane qui est utilisée, une matière synthétique peu écologique. Priscilla Juin en a conscience et nous affirme cependant qu’elle espère pouvoir remplacer rapidement ce composé par un produit isolant beaucoup plus durable. Le prix des habitations containers, tout équipés, est compris entre 28 000 et 42 000 euros hors taxe, selon la taille choisie.
Les Cubrooms convaincront peut-être ceux qui sont à la recherche de plus de simplicité et qui n’ont pas le temps ou les moyens de construire eux-mêmes leur habitat alternatif. Ailleurs aussi, comme au Danemark, l’idée fait son chemin.
Sources : conceptcub.com / lepharedunkerquois.fr
