Esthétiques, écologiques, résistants et modernes, les dômes géodésiques pourraient-ils devenir les maisons du futur ? Alors qu’ils sont encore peu présents dans nos villes et nos campagnes, ils commencent cependant à se développer, démontrant leur grande adaptativité aux différents climats du globe. Et si l’architecture de demain était déjà là ? 

Une architecture faite pour durer

Loin de nos maisons rectangulaires et de nos immeubles toujours plus hauts, les dômes géodésiques pourraient constituer à l’avenir l’alternative la plus sûre et la plus verte à une architecture encore et toujours faillible face aux catastrophes naturelles, et coûteuse en énergies et en matériaux. C’est du moins ce que revendiquent les concepteurs. Alors que le tout premier dôme géodésique faisait déjà surface il y a 50 ans à l’occasion de la Foire Internationale de 1967 (qui avait pour thème la « Terre des Hommes »), le bio-dôme du Parc Jean-Drapeau de Montréal commence à voir fleurir autour de lui une flopée de frères et sœurs à travers le globe. Et pour cause, en plus de représenter une opportunité pour des entreprises qui ont à cœur de s’inscrire dans la démarche de développement durable, les dômes géodésiques recèlent de nombreux avantages par rapport à nos architectures traditionnelles, carrées.

 

Formés le plus souvent à partir de structures d’aluminium ou d’acier qui soutiennent des panneaux de verre triangulaires, ces dômes recouvrent des maisons auto-construites ou non protégées des éléments. Grâce à leur dôme, ces habitats affichent une résistance accrue aux éléments extérieurs, tout en bénéficiant d’une forme favorable à l’auto-régulation de la température à l’intérieur, et donc à un moindre recours aux énergies fossiles et au chauffage. Parfois, selon le climat, le dôme lui même, agrémenté, sert d’habitation ou de structure de protection pour des animaux.

Légers, résistants et éco-efficients, les dômes bénéficient des avantages naturels prodigués par les formes sphériques et triangulaires : l’aérodynamisme de la sphère permet au dôme de résister à des vents très forts (jusqu’à 320 km/h selon le constructeur roumain Biodomes), lorsque la structure omni-triangulée permet à ces constructions de résister à de très forts séismes (jusqu’à 8,5 sur l’échelle de Richter toujours d’après le même constructeur). Une résistance qui s’explique par les spécificités géométriques et physiques de la forme triangulaire, qui bénéficie de la stabilité d’angles fixes qui ne se déforment pas facilement. En plus de cela, la forme sphérique permet de couvrir une surface plus importante avec moins de matériel qu’une construction en forme de « boîte ». Une architecture qui n’est pas sans rappeler les écodômes de l’architecte Nader Khalili, auto-construits avec des matériaux locaux.

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Le confort d’une maison, l’efficience en plus

En plus de pouvoir résister au déchaînement des éléments, la vie en dôme géodésique promet aussi d’améliorer nos performances en termes d’économie d’énergie. Le tout, bien évidemment, en garantissant un niveau de confort égal. La forme sphérique permet à l’air de circuler plus facilement à l’intérieur de la construction, rendant possible une régulation autonome et naturelle de la température intérieure. Ainsi, il faudrait 30% d’énergie en moins pour chauffer l’intérieur d’un dôme vis à vis d’une maison conventionnelle. Une bonne nouvelle pour la planète, comme pour nos portefeuilles, notamment à une époque où les prix de l’énergie peuvent bondir de 10% en une seule année.

S’il est encore rare de tomber sur l’une de ces sphères de verre au détour d’une nationale ou d’une départementale, les bio-dômes commencent petit à petit à faire leur trou dans le petit monde de l’architecture. Il semble également prévisible qu’ils séduisent à l’avenir de plus en plus de familles, d’associations ou d’entreprises. Sur l’île de Sandhornøya, au nord de la Norvège, une famille de six vit ainsi depuis trois années sous un dôme qui recouvre une maison construite en matériaux naturels, ainsi qu’un potager utilisable cinq mois de plus par an grâce à cette bulle de verre. De quoi rêver à une vie sous les aurores boréales.

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Un rêve à la portée de tous ?

Si différents dômes existent d’ores et déjà à travers le monde, faisant office de serres, d’auditoriums, ou encore abritant des églises ou des radars militaires, c’est bien que leurs multiples avantages ont fait l’épreuve du temps et de la science géométrique. Actuellement, le plus grand dôme géodésique au monde se trouve à Fukuoka, au Japon, et abrite un stade de baseball capable d’accueillir 30 000 personnes. Le concept a donc su séduire certains promoteurs, et n’attendrait plus que de se populariser auprès de particuliers soucieux d’adopter un mode de vie davantage en harmonie avec l’environnement.

Cependant, cela ne signifie pas pour autant que chacun aura la chance d’occuper son dôme géodésique dès demain. Si leur construction nécessite moins de matériaux qu’une habitation traditionnelle, et que le coût du mètre carré équivaut au bas de l’échelle de prix de la construction (compter 1 000 euros par mètre carré), le biodôme reste une solution surtout adaptée aux grands espaces. Difficilement divisibles en appartements, les dômes géodésiques ne sont donc pas encore prêts à fleurir partout dans des villes qui continuent de subir une pression démographique forte. Pour l’instant, pas facile donc d’imaginer Hong Kong ou Tokyo se passer de leurs immeubles à plusieurs dizaines d’étages au profit de dômes individuels.


Sources : Biodomes.eu / Treehugger.com / Science.Howstuffworks.com

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