Gouffre financier, non sens écologique, mascarade commerciale,… les critiques se font nombreuses à l’encontre des Jeux Olympiques et de leur organisation. Alors que pour l’édition de 2024, seules Paris et Los Angeles sont encore en lice, en France, certains citoyens demandent l’organisation d’un referendum pour que la population puisse donner son avis sur la question.
Anne Hidalgo ne semble pas vouloir en démordre : Paris restera candidate à l’organisation des Jeux Olympiques en dépit de la crise. Ailleurs dans le monde, de nombreuses villes se sont pourtant retirées d’elles-mêmes. Pour cause : partout des voix s’élèvent pour dénoncer qu’ « Organiser les jeux n’est pas une très bonne opération financière » en plus d’être un très mauvais signal sur le plan écologique. Les J.O. auraient-ils perdu la cote ?
En France, des appels citoyens contre les jeux
Dans une tribune publiée le 6 octobre 2016 par Libération, des signataires, « appel[aient] les élus, les responsables politiques, associatifs et syndicaux, ainsi que tous les citoyens à refuser cet indécent gaspillage financier, économique et écologique [que représente l’organisation des J.O] qui ne bénéficiera qu’à la multinationale du CIO, souvent impliquée dans divers scandales d’affairisme et de corruption« . Ce même appel dénonçait les coûts exorbitants de l’organisation des Jeux Olympiques. Les signataires pointent en effet « l’explosion systématique des budgets prévisionnels », ainsi que les supposées retombées économiques pour le pays qui s’avèrent très peu concrètes. D’autant que pour prévenir les risques d’attentats, « les Jeux vont occasionner une surveillance de masse aux coûts exorbitants ». Par ailleurs, « les emplois créés, prétendument durables, disparaissent à la fin des Jeux et sont synonymes de précarité et de dumping salarial« indiquent-ils. Enfin, les signataires rappellent les effets pervers des Jeux, notamment en ce qui concerne « la spéculation immobilière » ainsi que « le bilan écologique désastreux ».
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Une pétition, mise en ligne le 17 février dernier, appelle pour sa part à l’organisation d’un référendum. La lettre ouverte à l’attention de Anne Hildago, maire de Paris et de Valérie Pecresse, Présidente du Conseil Régional d’Ile-de-France, a déjà récolté plus de 3600 signatures. Les signataires refusent que Paris participe à un évènement dont les principaux bénéficiaires sont les sponsors privés ainsi que le C.I.O (Comité International Olympique) et estiment que « l’argent […] pourrait être utilisé pour des projets plus utiles ». Par ailleurs l’auteur de la lettre craint que l’évènement soit « l’occasion d’une privatisation de l’espace public pour le plus grand profit des entreprises de BTP, pour les équipementiers sportifs, et l’ensemble des grandes entreprises sponsors de Jeux ».
Partout dans le monde, les Jeux ne font plus autant rêver
Alors que, jusqu’à présent, la France semble vouloir maintenir sa candidature, et ce malgré les nombreuses critiques, d’autres villes ont entamé une démarche inverse. Budapest a annoncé qu’elle retirerait sa signature ce 22 février 2017, suite au succès d’une pétition ayant récolté plus de 200 000 signatures. Les opposant considèrent, selon le journal Le Monde, que l’argent destiné à l’organisation des J.O trouverait plus d’utilité s’il était consacré à des projet dans le domaine de l’éducation et de la santé. Quelques mois auparavant, en octobre, c’est la maire de Rome, Virginia Raggi, qui entamait la même démarche, se distinguant par une critique acerbe : « Non aux Jeux Olympiques du béton, non aux cathédrales dans le désert ! » et « Les Jeux Olympiques sont un rêve qui vire au cauchemar. Je n’ai pas toutes les informations sur Rio, mais nous avons les images des citoyens de Rio dans nos têtes. »
Plus tôt, en 2015, c’était Boston qui avait renoncé à la candidature « faute de soutien populaire », alors qu’à Hambourg, la population s’exprimait également contre. Ainsi, seuls Paris et Los Angeles sont encore en lice pour l’organisation de l’évènement sportif planétaire de 2024. Les autres pays ont fui. Une chose est certaine : l’organisation des Jeux Olympiques n’attire plus. Ainsi, note le Telegraph, au fil des années, de moins en moins de villes s’annoncent candidates. Alors qu’elles étaient seulement six pour les Jeux de 2016, qui se sont finalement tenus à Rio, seules trois ont postulé pour l’édition de 2020 qui se tiendra finalement au Japon. La principale raison invoquée par les villes qui renoncent est celle des coûts. Devant une telle défiance, peut-être est-il temps de repenser l’organisation des Jeux avant de perdre définitivement ce symbole de cohésion internationale, aujourd’hui vendu aux multinationales.
Sources : liberation.fr / mesopinions.com