Rouler pour recharger sa voiture électrique ? Cette idée futuriste est sur le point de devenir une réalité pour certains automobilistes anglais. Le gouvernement britannique souhaite moderniser son réseau routier afin de favoriser les voitures électriques moins polluantes en leur offrant plus d’autonomie. Une avancée remarquable vers des modes de transport un peu plus écologiques…
On le sait, le problème principal rencontré par les voitures électriques et hybrides, c’est leur autonomie. C’est du moins le motif principal, avec le prix, qui décourage les éventuels acheteurs qui se rabattent sur les solutions à énergies fossiles. Les automobilistes de ce type de voitures sont souvent limités à des trajets courts et dépendent des trop rares bornes de rechargement disposées ça et là ainsi que du temps de rechargement. Des conditions qui rendent peu pratique l’utilisation de ces véhicules au quotidien et dissuadent bon nombre d’acheteurs.
Afin d’encourager les citoyens et les entreprises à se tourner vers ce mode de transport jugé plus propre, le Royaume-Uni va mettre au point, d’ici 2016, une phase de test sur les principales autoroutes du pays en les équipant d’un système sans-fil permettant de recharger les voitures pendant qu’elles roulent.
L’agence gouvernementale Highways England est donc chargée d’équiper les principales routes nationales et les autoroutes d’un système de transfert d’énergie dynamique constitué de câbles électriques installés sous terre. Ceux-ci provoquent un champ électromagnétique capté par une bobine puis converti en électricité par un dispositif de rechargement sans-fil dont devront être équipées les véhicules. Chaque fois qu’une voiture roulera au-dessus de ce dispositif, elle captera le champ électromagnétique permettant de se recharger en partie grâce à un courant alternatif généré allant de 60 à 180 kilowatts.
Cette technologie innovante de recharge par induction, similaire à ce qu’on trouve dans le commerce pour les téléphones portables, est déjà testée aux États-Unis et en Corée du Sud. La ville de Gumi, située dans le Gyeongsang du Nord, a installé ce système en 2013 sur 12 kilomètres de routes, permettant aux bus électriques publiques compatibles avec ce dispositif de se recharger en suivant le circuit mis en place par la municipalité. Si l’impact en CO2 de la construction d’une voiture électrique (et de ses batteries) n’est pas à négliger, le bilan sur l’environnement et la qualité de l’air reste largement positif.
L’expérimentation lancée au Royaume-Uni sera d’abord menée pour une durée de 18 mois sur des voies ferrées et des pans de routes non fréquentées. Objectif : reproduire les conditions de circulation sur les autoroutes, permettant ainsi de juger de la faisabilité de ce projet à plus large échelle et sur le long terme.
Andrew Jones, le ministre britannique des transports, explique : « Le potentiel de rechargement des voitures électriques en mouvement offre des possibilités incroyables. Le gouvernement a déjà investi 500 millions de livres sterling (environ 705 millions d’euros, ndlr) sur les cinq prochaines années afin de positionner le Royaume-Uni à l’avant-garde de cette technologie qui va permettre de créer des emplois et une croissance dans ce secteur. Comme le montre cette étude, nous continuons de rechercher des nouvelles solutions afin d’améliorer les déplacements et de rendre les véhicules peu polluants accessibles aux familles et aux entreprises. »
De son côté, Mike Wilson, ingénieur en chef de l’agence Highways England, ajoute : « Les technologies des véhicules progressent à une rapidité toujours plus importante et nous nous engageons à soutenir les véhicules générant peu d’émissions sur les autoroutes et les routes nationales d’Angleterre. Les essais hors routes de cette technologie de chargement sans fil vont participer à créer un réseau de routes durable pour l’Angleterre et vont ouvrir de nouvelles opportunités pour les entreprises transportant des marchandises à travers le pays. »
Pour que ces autoroutes du futur puissent voir le jour, il va donc falloir à la fois convaincre les constructeurs de rendre leurs voitures électriques compatibles au rechargement sans fil, et sensibiliser les futurs acheteurs de voitures à l’intérêt environnemental dans un tel investissement. Si ce projet venait malheureusement à échouer, Highways England s’engage tout de même, à plus long terme, à installer des bornes de rechargement sur son réseau routier tous les 30 kilomètres. Un progrès évident vers ce que certains nomment déjà « l’écotricité » …
Sources : gov.uk / bbc.com / huffingtonpost.fr / latribune.fr