Dans les médias de masse, on entend bien peu souvent des voix pour s’opposer au néolibéralisme, et encore moins au capitalisme. À l’inverse, celles et ceux qui donnent le ton de la plupart de nos canaux d’information sont fermement dévoués à défendre l’ordre établi pour permettre sa perpétuation envers et contre tout. Enquête sur les éditorialistes de télévision et la part impressionnante de soldats du néolibéralisme qui les compose. 

Au niveau électoral, le champ politique est aujourd’hui éclaté en trois blocs majeurs avec des puissances équivalentes. D’abord, celui des identitaires s’étendant de la droite de LR à Éric Zemmour, en passant par Marine Le Pen. Celui, ensuite, des libéraux qui rassemble une partie de LR, d’EELV, du PS et, surtout, l’intégralité du champ Macroniste. Enfin, il existe un courant altermondialiste majoritairement incarné par la NUPES.

Or, à l’avant des médias télévisuels, les forces politiques ne sont pas représentées de façon aussi égale. En outre, contrairement aux préjugés relayés par l’extrême droite et la droite néolibérale pour faire croire au spectre bolcho-vegano-wokiste, le paysage journalistique est loin d’être de gauche, bien au contraire.

Il est possible de s’en rendre compte par soi-même, ne serait-ce qu’en se penchant brièvement sur les canaux audiovisuels français : à commencer par l’omniprésence de l’extrême droite sur C8 et notamment sur les plateaux de Cyril Hanouna, ou bien via les diatribes antisociales de RMC, ou encore, enfin, à travers les partis pris libéraux des animateurs du service public comme Léa Salamé ou Patrick Cohen.

Ils nous expliquent comment penser, sans prévenir.

Malgré ce que certains prétendent, il n’existe aucune objectivité dans le traitement des nouvelles. Quel que soit le sujet, un journaliste sera toujours influencé par son opinion personnelle, ou celle qui prédomine dans le journal, qui s’en ressentira dans le choix de l’information et la façon dont elle sera abordée. En revanche, un bon repère de rigueur et d’intégrité journalistique est la transparence avec laquelle la ligne éditoriale est transmise, la solidité de ses sources et un certain degré d’honnêteté intellectuelle.

Il existe cependant des journalistes dont le rôle est précisément de donner leur opinion. C’est admis à condition de prévenir le lectorat de leur objectif : dans la presse écrite, ces éditorialistes se contenteront en général de rédiger des « éditos » en début de publication en l’indiquant. Ils donneront ainsi un avis personnel sur l’actualité avec leur propre grille de lecture, qui correspondra le plus souvent à la ligne éditoriale du périodique en question.

Ce ne sont pas ces personnalités qui sont ici concernées, mais celles qui défilent de plus en plus, depuis plusieurs années, sur les quatre chaînes d’information en continu françaises principales et disponibles sur la TNT : BFMTV, CNEWS, LCI et France Info.

Ces dernières sont, en effet, particulièrement intéressantes de par l’instrumentalisation qu’elles ont normalisée, sans aucune réglementation efficace, des professionnels de l’opinion. D’autant que ces chaînes représentent une part d’audience considérable : plus d’un Français sur trois confie regarder l’une d’entre elles au moins une fois par semaine. Il faut aussi noter qu’énormément d’émissions de ces canaux sont diffusées simultanément sur des radios importantes et trouvent un écho de plus en plus large à travers différents médium (réseaux, podcasts, vidéos, radio…). Ainsi, sur les ondes, France info aurait presque 5 millions d’auditeurs quotidiens.

Leur présence étouffante achève le pluralisme 

À l’inverse de leur rôle dans la presse papier, ces nouveaux éditorialistes sont devenus omniprésents sur nos écrans jusqu’à les retrouver quotidiennement sur les plateaux, non plus seulement en tant qu’invités ponctuels, experts consultatifs ou intervenants, mais bien comme portes-paroles d’une certaine vision du monde. Sur ces canaux, imposer un avis tranché, polémiste, est devenu une forme de compétition.

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Mais quel message cherchent à transmettre ces médias ? Puisque ce sont eux qui donnent le ton, il devient plus que significatif de se poser la question du fond et des raisons de leur orientation afin de mieux cerner leur impact sur notre société.

Evidemment, le sujet est trouble, sans quoi la ruse serait vite dévoilée. Bien conscientes du caractère extrêmement partial de ces personnages, les chaînes d’informations ont par exemple tenté de faire croire à une sorte de pluralisme en invitant parfois des éditorialistes issus de plusieurs journaux différents, avec de temps à autre des débats organisés entre eux pour la vitrine démocratique. L’exercice confine d’ailleurs régulièrement au ridicule quand les émissions organisent des pseudo-débats entre deux éditorialistes qui pensent, en fin de compte, exactement la même chose…

Seulement – et c’est l’objet de ce dossier – lorsque l’on fait la liste factuelle de ces personnages, le rapport de force apparaît bel et bien totalement déséquilibré. L’avantage étant qu’avec des individus qui affichent leurs opinions de façon tranchée, il est aisé de déduire leur couleur politique. Certains ne s’en cachent d’ailleurs même pas, et d’autres les illustrent de par leur parcours professionnel ou leurs déclarations plus insidieuses, mais néanmoins lisibles.

Notons d’abord qu’il existe une poignée de « donneurs d’avis » que l’on voit bien plus souvent à l’antenne que d’autres. Certains sont présents quasi quotidiennement et ont acquis une grande notoriété jusqu’à être rémunérés par les chaînes, comme c’est le cas de Christophe Barbier. D’autres, au contraire, sont invités très ponctuellement, gravitant autour des têtes d’affiche pour habiller le paysage médiatique d’un relief on ne peut plus homogène.

Cette enquête aurait ainsi pu se cantonner à la petite quinzaine d’éditorialistes qui occupe la majorité du temps d’antenne de ces quatre chaînes. Le parti pris dominant de ces faiseurs d’opinions aurait sans doute suffi à démontrer un manque de pluralisme certain tant leur influence finit de colorer l’actualité de leur vision personnelle.

Toutefois, brasser plus large en essayant de recenser la quasi-intégralité des éditorialistes permet d’en avoir le cœur net. Évidemment, il est utopique d’être exhaustif tant ces personnalités sont nombreuses et parfois irrégulières – certaines disparaissant soudainement avant d’être renouvelées.

Cet article comptabilise néanmoins 81 figures des chaînes d’infos avec un discours qui ne laisse guère de doute sur leurs pensées, éléments à l’appui. Il est ainsi possible de les classer selon leur orientation et, in fine, d’avoir une vue d’ensemble, même si légèrement fluctuante, des tendances majoritaires à la télévision en matière d’opinion politique et, donc, d’influence sur notre lecture des événements. 

Liste en trois blocs de ces personnages très convaincus : libéraux, identitaires et altermondialistes. Les plus célèbres et les plus présents étant marqués d’un astérisque devant leur nom. (Large) panorama.

LES LIBÉRAUX : 48/81

Ils sont sans aucun doute les plus nombreux et représentent la politique néolibérale traditionnelle à l’œuvre en France depuis des décennies. Fervents défenseurs du capitalisme et de l’ordre établi, ils ont grandement participé à l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Sur les 81 éditorialistes que nous avons recensés, pas moins de 48 appartiennent à cette tendance, soit presque deux sur trois…

6 sur CNEWS, les réguliers.

Gérard Leclerc : journaliste pointé du doigt par ses propres collègues comme un soutien de Macron dans la quotidienne de Pascal Praud (« L’heure de pros ») à laquelle il participe très régulièrement.

Karim Zéribi : ex-membre d’EELV (Europe Ecologie Les Verts), anciennement chroniqueur de longue durée pour RMC, puis pour C8 dans les émissions de Cyril Hanouna, il est chroniqueur récurent sur l’émission polémiste « Punchline » présentée du lundi au vendredi de 17h à 19h par Laurence Ferrari sur CNEWS et a publiquement encouragé Emmanuel Macron en 2017.

* Laurent Joffrin : ancien de Libération, il est censé être la « caution de gauche » de la chaîne et de l’émission « L’heure des pros », diffusée tous les matins et rediffusée le soir, dans laquelle il est très souvent invité. Pour autant, même s’il prétend s’opposer à Macron, il appartient à cette frange libérale qui tire à boulets rouges sur la NUPES. Car ne pas valider le Président Macron n’exclut pas de défendre d’autres formes de libéralisme, y compris d’apparences progressistes. 

Jean-Sébastien Ferjou : sans aucun doute l’un des intervenants les plus libéraux du PAF. Il a d’ailleurs lui-même créé le média Atlantico qui se revendique ouvertement de ce courant de pensée. On le voit très régulièrement dans « Face à l’info », l’émission où officiait anciennement Éric Zemmour, présente sur les écrans tous les soirs du lundi au jeudi…

Dominique de Montvalon : n’a jamais caché ses opinions libérales puisqu’il les admet lui-même auprès de Stratégies. Il intervient régulièrement dans le programme quotidien de CNEWS consacré à l’actualité « La belle équipe ».

Franz Olivier Giesbert : salarié du très libéral Le Point, il est probablement l’un des éditorialistes les plus haineux envers la gauche et en particulier Jean-Luc Mélenchon dont il perçoit la potentielle élection comme une « catastrophe » et qu’il qualifie d’extrême, comme presque tous les journalistes mainstream d’ailleurs. Il n’est, en outre, pas plus tendre avec la NUPES, dont il jugeait les « gesticulations stupéfiantes de débilité ». On a enfin constaté la même hargne dans son soutien à tous les poncifs de la droite : lutte contre les « assistés », mépris pour les grévistes et la CGT (qu’il ose comparer à Daech), et plusieurs positions réactionnaires, comme un dégoût pour le « wokisme ». On peut le voir sur plusieurs chaînes d’information, de manière ponctuelle mais dans diverses émissions.

15 sur BFM, en masse.

Hedwige Chevrillon : sortie de HEC et fille d’un patron de presse, elle avait peu de chance de devenir communiste. Elle adopte au contraire toutes les postures libérales comme les complaintes sur le taux de prélèvement obligatoire de la France. Elle intervient chaque dimanche dans l’émission BFM politique.

* Emmanuel Lechypre : il est présenté comme un économiste qui dispenserait un point de vue raisonnable. En réalité, il s’agit surtout d’un libéral convaincu qui a notamment défendu la réforme des retraites. Il intervient presque tous les jours dans l’émission « Dej’Info » et quelquefois dans « La question écho ».

Pierre Kupferman : autre économiste de la chaîne, il s’inscrit lui aussi exactement dans la même ligne que Lechypre. Dans une chronique quotidienne « La question écho », il ne manque pas de dispenser un éclairage très orienté en faveur de l’ordre établi.

Nicolas Doze : journaliste économique, il est toujours là pour défendre les thèses éculées de la droite : des services publics qui coûteraient trop cher à cette fameuse dette qu’il faudrait absolument rembourser. On peut également l’écouter dans « La question écho » en alternance avec Lechypre et Kupferman.

Roselyne Bachelot : devenue chroniqueuse politique, elle a avant tout été membre de LR, ministre de Sarkozy, puis d’Emmanuel Macron. On la retrouve régulièrement dans « 22h Max ». Un exemple typique de pantouflage. 

* Christophe Barbier : sans doute l’un des éditorialistes les plus connus, il est peut-être encore plus libéral qu’Emmanuel Macron lui-même, allant par exemple jusqu’à proposer la suppression d’une semaine de congé. Il est présent presque tous les jours sur la chaîne dans de (très) nombreuses émissions, présenté comme un expert de référence dont les propos font ainsi office d’argument d’autorité fallacieux.

* Alain Duhamel : il a développé un goût certain pour le libéralisme et n’est jamais en reste pour appuyer les mesures du gouvernement. À 80 ans passé, il continue d’intervenir quatre jours par semaine dans sa séquence « Face à Duhamel »

* Benjamin Duhamel : neveu d’Alain, il est devenu l’une des nouvelles stars de BFM. Omniprésent sur la chaîne presque tous les jours, on peut l’entendre dans plusieurs émissions prendre ardemment la défense du pouvoir en place.

Laurent Neumann : éditorialiste pour BFM, mais aussi pour le magazine Le Point, il est bien connu pour son libéralisme et sa tendance droitière. Devant l’obstination de Macron à imposer sa réforme malgré la colère de la rue, il voyait « un gouvernement extrêmement courageux ». Dans un sondage provocateur, il affirmait également que « la France allait mieux depuis l’élection d’Emmanuel Macron, mais que les Français ne s’en rendaient pas compte ». Il officie du lundi au jeudi dans « 20H Politique ».

Serge Raffy : il s’était indigné en 2019 par des mises en garde de l’ONU contre les violences policières dans l’hexagone. Il conseillait par ailleurs aux Français de « faire passer leurs problèmes sociaux en second ». Il est ponctuellement l’invité de l’émission BFM VSD le week-end.

Anna Cabana : épouse de l’ancien ministre macroniste Jean-Michel Blanquer, avec qui elle ne partage pas que sa vie, mais aussi ses convictions politiques, comme le confirme sa mise en demeure pour un manquement aux règles de déontologie. Ce qui ne l’empêche pas de toujours prodiguer la bonne parole libérale dans plusieurs émissions sur BFM.

Ulysse Gosset : spécialiste de l’actualité internationale (il est appelé à l’antenne spécifiquement pour ce type d’événements),il surfe sur une ligne pro-américaine, rejoignant la longue tradition des libéraux. Avant le conflit en Ukraine, il n’hésitait d’ailleurs pas à chanter les louanges d’Emmanuel Macron et de ses « négociations » pour éviter la guerre.

Matthieu Croissandeau : souvent décrit comme socialiste, il reste néanmoins bien plus proche des idées de François Hollande que de celles de Jean-Luc Mélenchon. Pour le premier, il évoque ainsi une « gauche qui s’affronte au réel » alors que, selon lui, le second « ne se nourrit que d’idéal ». Il donne son avis dans l’émission matinal « Première édition ».

Amandine Atalaya : aboyant avec la meute contre la NUPES et banalisant Marine Le Pen (dont elle a suivi les déplacements pendant des années), elle a fait montre à maintes reprises de sa haine pour la gauche en accusant par exemple LFI de « vendre du vent aux Français ». On la voit le plus souvent dans l’émission quotidienne « BFM Story »

Bruno Jeudy : fasciné par la droite à tel point qu’il en est devenu le spécialiste. Longtemps proche de LR, il a souvent pris parti pour Nicolas Sarkozy, puis pour Emmanuel Macron. Il apparaît du lundi au vendredi tous les matins dans « Live Toussaint » et dans le « Dej’ Info ».

14 sur LCI, les anciens.

Renaud Pila : se fond dans la masse grâce à un conformisme sans égal et prends régulièrement la défense de l’ordre établi. Il prenait par exemple parti pour la réforme des retraites, estimant qu’elle n’était « pas un problème pour les Français ». Son édito est diffusé tous les lundi matin, mais il intervient aussi ponctuellement dans d’autres émissions comme « Le Club Le Chatelier ».

François Lenglet : au groupe TF1 ce qu’Emmanuel Lechypre est à BFM. Économiste libéral (de son propre aveu), il est toujours là pour tenter de décrédibiliser les thèses socialistes et s’inscrit clairement dans l’idée qu’il n’y a « pas d’alternative » à ce courant de pensée. Il donne son avis dans l’émission quotidienne « 24h Pujadas », mais aussi dans son créneau dédié tous les dimanches.

Patrice Duhamel : époux de Nathalie Saint-Cricq et père de Benjamin et frère d’Alain, ne dépareille pas du reste de sa famille. Comme eux, il soutient de façon à peine voilée Emmanuel Macron et le libéralisme. Il affirmait par exemple qu’il était « éthiquement impossible de reculer sur la réforme des retraites ». Il joue son rôle d’éditorialiste de façon ponctuelle dans l’émission quotidienne « Le Club Le Chatelier ».

Abnousse Shalmani : a avoué sans complexe avoir voté pour Emmanuel Macron aux deux tours en 2017. Elle est aussi bien connue pour ses positions contre le féminisme contemporain et notamment le mouvement « Me too » et participe de manière notable à l’émission quotidienne « 24h Pujadas ».

* Ruth Elkrief : est bien connue pour être l’une des plus ferventes défenseuses de l’ordre établi. Toujours présente pour attaquer la gauche, comme lorsqu’elle comparait Jean-Luc Mélenchon à « l’URSS des années 50 », elle a souvent pris parti pour Emmanuel Macron, parfois de façon assez ridicule comme l’avait souligné le pourtant très bourgeois Quotidien en 2020.

Virginie Le Guay : a droite de l’économie, elle décrit le travail comme une « libération et un épanouissement » et a, à ce titre, pris la défense de la réforme des retraites. Elle officie dans « Les matins LCI ».

Arlette Chabot : connue depuis longtemps pour son libéralisme. Il y a 20 ans, elle pestait déjà sur une France « impossible à réformer ». Comprendre par là, réformer de façon libérale. Comme beaucoup de ses collègues, elle a d’ailleurs souhaité le report de l’âge de départ à la retraite. Elle intervient ponctuellement dans l’émission « Le Club Le Chatelier ».

Claire Fournier : s’est prononcée en faveur de la réforme des retraites et qualifie Jean-Luc Mélenchon « d’extrême ». Des positions qui masquent à peine ses idées politiques, même si elle défend tout de même la taxation de l’héritage. Elle passe chaque matin dans « l’édito éco ».

Laurence Haïm : défend corps et âme la politique impérialiste américaine depuis des années. Libérale assumée, elle a même été membre du parti d’Emmanuel Macron qu’elle a quitté en 2022. On peut l’entendre notamment dans « le club info » diffusé le week-end.

Valérie Nataf : n’a pas caché son hostilité envers les manifestants contre la réforme des retraites, en accusant la CGT d’instrumentaliser la jeunesse. Comme beaucoup, elle a déjà commencé à hurler avec les loups à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon qu’elle désigne comme « le problème » de la gauche. Elle passe ponctuellement dans « Le club info » diffusé le week-end

*Jean-Michel Aphatie : s’affiche en pourfendeur du socialisme. Sa cible favorite est Jean-Luc Mélenchon (qu’il accuse entre autres d’être saisi d’une « folie destructrice »). L’ancien du PS qui ne « se sent plus de gauche » tient très souvent des discours pro-système, à tel point qu’il a osé comparer le rejet de la finance des Gilets Jaunes à de l’antisémitisme. On peut l’écouter tous les jours dans l’émission « 24h Pujadas ».

Olivier Mazerolle : n’est jamais le dernier pour brosser Emmanuel Macron dans le sens du poil. Il l’a ainsi qualifié de « président détendu et accessible », qui « incarnait la fonction,  tenait tête à Donald Trump et faisait la leçon à Vladimir Poutine ». À l’inverse, quand il parle du leader de la France Insoumise, il voit plutôt un personnage « énervé, qui n’inspire pas confiance et qui crie au complot international du néolibéralisme ». Pire il a même été jusqu’à dire de Marine Le Pen qu’elle « envoie l’image d’une femme rassurante », s’inscrivant dans la tradition libérale de ceux qui préfèrent l’extrême droite à la gauche. On le voit régulièrement dans la quotidienne « Le Club Le Chatelier ».

Maurice Szafran : il a tellement pris parti pour le candidat Macron en 2017 qu’il a été dénoncé par la société des journalistes de son propre média Challenges. Un média pourtant assimilée à un courant très libéral. Il prend la parole assez souvent dans plusieurs émissions de la chaîne LCI.

Pascal Perri : un économiste libéral bien connu pour ses idées. Il les assume d’ailleurs parfaitement puisqu’il se positionne comme un homme de droite et contribue souvent au think tank libéral Fondation pour l’innovation politique. On peut le retrouver dans l’émission quotidienne « Les matins LCI ».

13 sur France Info, les insidieux.

Gilles Bornestein : particulièrement connu pour ses interviews très virulentes envers les personnalités de gauche. Il faut dire que son positionnement politique penche très clairement du côté du libéralisme. On le voit très souvent sur la chaîne puisqu’il y prodigue trois éditos par jour, matin et soir.

Raphaël Enthoven : supposé philosophe, il fait sans doute partie des personnes éprouvant le plus de haine pour Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise à tel point qu’il affirme lui préférer Marine Le Pen. Il donne son point de vue dans plusieurs émissions et même plusieurs chaînes.

Jean-François Achilli : s’inscrit dans la longue liste des éditorialistes ayant défendu la réforme des retraites. Il s’appuyait, par exemple, pour cela sur le manque de compréhension prétendu des Français de la nouvelle loi. Pire, il s’interrogeait sur un « moyen de faire renoncer la CFDT à mobiliser ». Entre ses éditos et l’émission « Les informés », il est omniprésent sur France Info.

Carole Barjon : dans la même veine qu’Achilli, elle assurait ainsi que « les Français avaient intégré que cette réforme passerait » et qu’elle « passerait probablement à l’assemblée ». Elle intervient de façon ponctuelle sur plusieurs chaînes.

Françoise Fressoz : éditorialiste au Monde, se montre particulièrement hargneuse envers la gauche, suggérant de la NUPES qu’elle vit dans un « monde du passé » et qu’aujourd’hui « on n’a peut-être pas envie de prendre sa retraite à 60 ans ». Celle qui dînait d’ailleurs récemment avec Macron ne tarit pas d’éloges à son sujet : « énarque pétri de philosophie », une « tête bien faite », « désireux de vaincre cette « fatigue des démocraties » ». Elle est particulièrement active pour donner son avis dans les interviews politiques.

Frédéric Says : assumant parfaitement son libéralisme, il est d’ailleurs allé jusqu’à demander à Emmanuel Macron de le devenir encore plus. Il intervient ponctuellement dans l’émission matinale « Les informés ».

Renaud Dély : dans la même veine que Legrand ou Joffrin, il appartient à un courant « social-libéral ». On l’a ainsi vu défendre le patron de Total, un homme « astucieux » et expliquant que les « profits étaient sains » parce qu’ils « génèrent des investissements ». De la rhétorique macroniste pure et dure de la part d’un anti-Mélenchon assumé. On peut l’écouter tous les matins dans « L’édito politique ».

Patrice Moyon : éditorialiste pour Ouest France, il a plaidé pour la réforme des retraites, n’hésitant pas à s’appuyer sur une étude de l’Institut économique Molinari, une structure ultralibérale également connue pour ses positions climato-sceptiques et soutenant l’industrie du tabac. Il passe parfois dans l’émission « Les informés ».

Alix Bouilhaguet : elle a contribué à installer un certain scénario tout écrit pour les présidentielles de 2022 : un duel Le Pen-Macron et une victoire de ce dernier. Pour cela, elle n’a pas eu de scrupules à instrumentaliser la guerre en Ukraine. À l’inverse, elle n’a pas toujours été tendre avec la gauche ; elle a par exemple fait un portrait au vitriol d’Olivier Besancenot. Elle participe tous les jours à la matinale de la chaîne.

Nathalie Saint-Cricq : mère de Benjamin Duhamel, elle est bien aussi libérale que son fils. Pour cirer les bottes d’Emmanuel Macron, elle est même passée experte. Dernièrement, elle déclarait ainsi pour justifier la réforme des retraites : « Emmanuel Macron réussit, il est jeune, il est diplômé, il est riche… Bon voilà, ça, c’est quelque chose qui, naturellement, peut énerver les gens. Il faut considérer que c’est irrationnel, mais ça existe ». Outre ses interviews très orientées, elle prends aussi souvent la parole à l’occasion de diverses émissions tout au long de la semaine.

Jean Quatremer : s’est clairement rangé du côté de la candidature d’Emmanuel Macron depuis le début, annonçant même avoir fait un don à sa campagne. Quasi-lobbyiste de l’Union européenne libérale, il s’est aussi distingué par sa haine absolue des Gilets Jaunes qu’il qualifie de mouvement de « beaufs, antisémite, violents, racistes, homophobes et d’extrême droite ». Il prend part à l’émission hebdomadaire « La faute à l’Europe » pour chanter les louanges de l’UE. Par ailleurs, il passe aussi parfois sur LCI.

Agnès Verdier-Molinié : sans aucun doute la plus libérale de toutes les éditorialistes, à tel point qu’elle a même fini par devenir lobbyiste de ce courant de pensée par le biais d’un think tank qu’elle dirige elle-même. Elle passe de manière ponctuelle sur les différentes chaînes d’information.

Olivier Pérou : fait partie de ces journalistes qui n’ont de cesse de s’attaquer à Jean-Luc Mélenchon, le rendant responsable de tous les maux politiques. Employé du Point puis de l’express, il entretient en permanence la division de la NUPES. Il apparaît de temps à autre dans « Les informés ».

LES IDENTITAIRES : 24/81

À une époque, l’extrême droite n’était pas ou quasi pas représentée dans les médias, encore moins parmi les journalistes. Mais depuis quelques années, elle se banalise de plus en plus, en partie à cause de la stratégie des libéraux de la favoriser volontairement pour l’emporter au second tour face à elle.

En outre, on doit également ce phénomène au milliardaire réactionnaire Vincent Bolloré qui a fait émerger une chaîne d’extrême droite : CNEWS et son lot d’éditorialistes. On ne parlera pas ici de son ancien fer de lance Éric Zemmour puisque celui-ci s’est aujourd’hui recyclé en politique.

17 sur CNEWS, les pionniers. 

Eugénie Bastié : employée du Figaro, elle est bien connue pour ses idées réactionnaires, en particulier contre le féminisme. Elle s’est ainsi positionnée contre l’avortement, mais aussi contre le mouvement Mee Too. Elle a également fait partie de la Manif pour tous. Elle participe régulièrement à l’émission « L’heure des pros ».

Guillaume Bigot : ancien conseiller de Charles Pasqua, il travaille pour plusieurs médias d’extrême droite comme Front populaire ou Causeur. Il s’est notamment démarqué en jouant la course à l’échalote sur la question sécuritaire. Il préconisait, par exemple, d’exiler les terroristes sur les îles Kerguelen et de retirer la citoyenneté française aux délinquants binationaux. On le retrouve très souvent sur CNEWS dans de nombreuses émissions, notamment « Face à l’info ».

Mathieu Bock-Côté : venu du Canada, il est le remplaçant d’Éric Zemmour sur CNEWS. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec son opposition au « wokisme » et à « l’islamogauchisme » il ne dénote pas de son prédécesseur. Il intervient dans l’émission quotidienne « Face à l’info ».

Jean Messiha : appartient sans aucun doute au courant identitaire. Passé par le RN et Reconquête, il se démarque souvent pour ses positions islamophobes et xénophobes. Il passe régulièrement dans certaines émissions, notamment celle de Jean-Marc Morandini.

Véronique Jacquier : fervente chrétienne, elle reprend constamment toutes les thématiques de l’extrême droite : obsession pour l’immigration, la sécurité ou encore l’homophobie. On peut la voir dans la quotidienne « L’heure des pros », mais aussi dans le programme religieux « En quête d’esprit ».

Jean-Claude Dassier : il écrit pour le magazine d’extrême droite Valeurs Actuelles (dont il est vice-président) et fait régulièrement la démonstration de ses idées réactionnaires et notamment islamophobes, à tel point que même la chaîne s’est désolidarisée de lui et l’a exclu temporairement. On peut de nouveau le voir régulièrement dans plusieurs émissions de la chaîne.

Judith Waintraub : journaliste au Figaro, elle s’est régulièrement illustrée par ses opinions particulièrement réactionnaires. Elle franchissait d’ailleurs récemment le cap du racisme en affirmant que les « Les Ukrainiens ne posent pas les problèmes d’assimilation, de différences culturelles, que peuvent poser certains Africains ». Après avoir été longtemps sur LCI, elle travaille maintenant pour CNEWS à l’occasion de diverses émissions.

Charlotte d’Ornellas : intervient dans pratiquement tous les médias identitaires de France : Boulevard Voltaire, Valeurs Actuelles ou TV Libertés, notamment. Fervente catholique, elle est, en outre, opposée à l’IVG. Elle intervient très souvent dans les émissions quotidiennes « Face à l’info » ou « L’heure des pros ».

*Elisabeth Levy : chroniqueuse régulière de « L’heure des pros », elle est bien connue pour ses positions outrancières et pour se cacher derrière la liberté d’expression. Climatosceptique notoire, elle est directrice du magazine d’extrême droite Causeur qui soutient notamment la théorie raciste du grand remplacement.

Éric Revel : reprend à cœur joie toutes les obsessions de la droite identitaire : immigration, wokisme, cancel culture ou encore l’islam politique. Il apparaît de temps à autre dans plusieurs émissions, le plus souvent la quotidienne « Punchline ».

Georges Fenech : membre de LR et chroniqueur très régulier entre autres pour l’émission quotidienne « L’heure des pros », il se dit « fier » de Bernard Arnault et adepte de la « théorie du ruissellement ». Il rejoint également les thèses racistes et infondées affirmant qu’il y aurait un « lien entre immigration et délinquance ».

Caroline Pilastre : elle coche toutes les cases de la droite identitaire et de ses batailles : wokisme, communautarisme, lutte contre « l’urgence de l’immigration » et l’insécurité. On peut l’entendre régulièrement dans la quotidienne « Midi News ».

Ivan Rioufol : collaborateur du Figaro, il s’est distingué non seulement par ses positions réactionnaires (défendant par exemple les lois homophobes hongroises), mais aussi par ses propos climatosceptiques, évoquant ainsi une « imposture de l’idéologie écologiste ». Il dispose de sa propre émission hebdomadaire « Face à Rioufol », mais intervient aussi très régulièrement dans « L’heure des pros ».

Michel Taube : voit dans le « wokisme » un « cancer qu’il faut combattre sans merci ». Il reprend par ailleurs tous les codes de l’extrême droite pour qualifier la gauche, taxant la politique de Jean-Luc Mélenchon « d’autoritarisme » de « haine des riches » et de « collabo de l’idéologie djihadiste ». On peut assister à ce spectacle subtile très régulièrement dans plusieurs émissions de la chaîne.

Naïma M’Faddel : présentée comme une simple essayiste par CNEWS, elle a pour autant été candidate LR aux dernières législatives. Celle qui décrit LFI comme un « danger pour la démocratie » fait un lien entre la délinquance et l’immigration (alors qu’elle en est elle-même issue, servant ainsi de caution rhétorique). Elle passe très souvent dans la quotidienne « Midi News »

Céline Pina : elle affirmait sur CNEWS qu’en faisant venir une « forte immigration » on se retrouvait « dès la génération suivante avec des gens qui ne veulent plus travailler ». Elle prétend également lutter contre le wokisme qu’elle décrit comme un « nouveau fascisme ». On peut l’entendre assez souvent dans plusieurs émissions de la semaine.

Geoffroy Lejeune : il est le directeur de la publication du magazine d’extrême droite Valeurs Actuelles. Sous son égide, le titre de presse a notamment été condamné pour injure à caractère raciste. Il est également ami de Marion Maréchal. On le voit extrêmement régulièrement dans l’émission quotidienne « Punchline ».

4 sur BFM, les assumés.

Natacha Polony : elle est sans doute plus mesurée que ses collègues de CNEWS, bon nombre de ses positions restent pour autant proches des identitaires. En 2012, elle avouait, en outre, partager 90 à 95 % des analyses d’Éric Zemmour (bien que celui-ci se soit énormément radicalisé depuis). L’hebdomadaire Marianne a d’ailleurs effectué un large virage droitier au moment où elle en a pris la tête avec des couvertures qui n’ont rien à envier à Valeurs Actuelles. Après l’arrêt de son émission dédiée, on peut toujours la voir régulièrement sur la chaîne, notamment dans « Face à Duhamel ».

Tugdual Denis : directeur adjoint du magazine d’extrême droite Valeurs Actuelles ne manque jamais une occasion de se désoler sur la « violence de l’ultragauche ». Il défendait par ailleurs le RN estimant qu’il avait un « rôle plus élaboré que la NUPES dans l’opposition à la réforme des retraites ». Il passe très régulièrement sur la chaîne dans plusieurs émissions.

Julie Graziani : se revendique d’une droite libérale thatchérienne, elle a toutefois souvent émis des avis qui la relient directement aux identitaires. Climatosceptique et méprisante, elle est proche de milieux anti-avortement et catholiques ultraconservateurs. Elle intervient ponctuellement dans des émissions de débat.

Nicolas Bouzou : économiste libéral (il défend notamment les privatisations), il est également très conservateur, voire réactionnaire. Opposé à la PMA pour toutes, il prône, de plus, une « immigration choisie » et s’érige contre « le racisme et le racialisme du wokisme ». Il intervient ponctuellement sur plusieurs chaînes dont BFM.

2 sur LCI, la tendance islamophobe.

Yves Threard : journaliste pour le Figaro, a tenu des propos extrêmement véhéments contre les musulmans, assurant « détester cette religion » et « en avoir le droit ». Il explique aussi être « descendu » d’un véhicule parce qu’il y avait une personne voilée à son bord. Il passe régulièrement dans l’émission quotidienne d’Éric Brunet.

Lydia Guirous : adhérente de LR, elle représente l’aile droite du parti d’Éric Ciotti. On retrouve d’ailleurs chez elle les mêmes préoccupations qu’au RN. Dans une interview, elle assurait ainsi que « l’indigénisme, le racialisme et l’islamogauchisme gangrènent la société. » Elle apparaît de façon épisodique sur la chaîne.

1 sur France Info, en toute discrétion

Sophie De Menthon : proche du MEDEF, elle est éditorialiste pour le magazine d’extrême droite Valeurs Actuelles. Elle a d’ailleurs tenu des propos antiféministes, expliquant qu’il était « sympa » pour une femme de se faire siffler dans la rue, et que « c’est à l’homme de séduire la femme » et non l’inverse. Elle s’est aussi dit en « colère » contre « le wokisme ambiant », « l’assistanat criminel » ou « l’éducation déficiente ». Plutôt cantonnée à la radio, elle intervient tout de même quelques fois sur la chaîne.

LES ALTERMONDIALISTES : 9/81

Du côté des éditorialistes de gauche altermondialiste, c’est-à-dire opposés au libéralisme économique, les effectifs ne sont pas légion. Sur CNEWS, nous n’en avons d’ailleurs même pas dénombré un seul, malgré de nombreuses heures de visionnage. En tout et pour tout, leur quantité n’excède pas la petite dizaine, et certains sont très rarement invités.

Sur LCI, on peut citer Françoise Degois qui est loin d’être une bolchevique, mais qui a souvent pris des positions progressistes, tout en demeurant malgré tout assez mesurée. Elle intervient assez régulièrement sur la chaîne à l’occasion de plusieurs émissions.

Sans doute parmi les plus à gauche des intervenants dans le journalisme politique, on notera l’émergence de la présentatrice vedette du média en ligne Blast, Salomé Saqué. Même si ses apparitions sur ces chaînes d’info continue restent assez rares sur France Info, elle a le mérite de défendre un véritable modèle altermondialiste sur ces plateaux, bien que sa parole soit régulièrement interrompue par ses contradicteurs.

Pablo Pillaud-Vivien : il est peut-être l’éditorialiste de gauche le plus présent à la télévision aujourd’hui. Rédacteur en chef du Magazine Regards, il officie notamment sur BFM dans l’émission 22H max.

Pierre Jacquemain : il débat sur plusieurs chaînes d’information différentes de manière ponctuelle. Il a largement prouvé son engagement à gauche en prenant la tête de Politis. Il a également travaillé pour Regards, sous la direction de Catherine Tricot qui intervient aussi parfois sur BFM.

Gérard Miller : ancien chroniqueur de Laurent Ruquier, il est devenu éditorialiste sur LCI où il défend un point de vue de gauche. Il a, en outre, ouvertement affiché son soutien à Jean-Luc Mélenchon depuis ses débuts. Habitué des émissions de débats, il apparaît à présent de manière plus sporadique.

Rokhaya Diallo : militante antiraciste et féministe, elle est peut-être la seule éditorialiste audiovisuelle de France qui peut être qualifiée « d’extrême gauche » ; elle a d’ailleurs admis avoir voté Olivier Besancenot en 2007. Ancienne habituée de l’émission de David Pujadas, on la voit beaucoup moins à l’antenne à présent, mais on peut la retrouver dans la podcast Kiff ta Race qu’elle co-anime avec Grace Ly.

Clément Viktorovitch : s’échine à décoder les stratagèmes verbaux des politiciens, mais souvent en adoptant un positionnement de gauche. Auparavant présent sur CNEWS, il intervient aujourd’hui sur France Info. Il dispose d’une chronique tous les dimanches intitulée « Entre les lignes ».

Christian Chavagneux : il est parfois l’invité de France Info et travaille par ailleurs pour le mensuel Alternatives Economiques, une publication bien connue pour défendre une vision keynésienne de l’économie.

Thomas Porcher : économiste clairement engagé à gauche, est surtout présent sur la chaîne RMC. Il intervient néanmoins parfois sur les diverses chaînes d’information de manière occasionnelle.

Ces présentateurs qui ne sont pas en reste pour donner leur avis

À tous ces éditorialistes affichés, s’ajoutent aussi bien sûr bon nombre de « présentateurs » militants. Censés animer des émissions de manière la plus distancée possible, ils et elles donnent pourtant ouvertement et sans limites leurs avis.

Et là encore, bien peu semblent se tenir à gauche, exception faite de Laurent Ruquier qui a apporté son soutien à Jean-Luc Mélenchon, mais qui n’est pas vraiment un commentateur politique et qui n’officie d’ailleurs pas sur une chaîne d’informations.

Parmi les plus engagés, il faut citer Pascal Praud sur CNEWS qui affiche très régulièrement ses positions réactionnaires avec une véhémence rarement égalée. Dans la même veine, les cas de Christine Kelly ou Sonia Mabrouk sont également notables.

Du côté libéral, Jean Baptiste Boursier, Maxime Switek, Bruce Toussaint, David Pujadas, Elizabeth Martichoux, Yves Calvi, Laurence Ferrari, Jean-Marc Morandini, Darius Rochebin, Alain Marshall, Olivier Truchot, Léa Salamé, Éric Brunet ou encore Jean Pierre Elkabbach ne brillent pas par leur neutralité.

Il ne faudrait enfin pas oublier Apolline de Malherbe, bien connue pour ses interviews extrêmement agressives envers les invités altermondialistes. Une pugnacité qui ne la caractérise étrangement plus quand elle interroge un politicien libéral…

Terminons enfin avec un mot sur les autres courants politiques qui n’ont que très peu voix au chapitre à la télévision. C’est notamment le cas de l’extrême gauche ou de l’anarchisme dont on n’aperçoit que très rarement des défenseurs et pour lesquels nous ne sommes pas près de voir une foule de représentants parmi les employés des chaînes d’information en continu, dont il faut rappeler que les propriétaires sont, en tant que familles milliardaires, les premiers privilégiés du système libéral ainsi défendu.

– Simon Verdière

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