Canettes, tickets de caisse, dvd, emballages en plastique, le bisphénol est partout… était partout ?
De très nombreuses associations luttent depuis des années contre l’omniprésence du bisphénol-A dans les contenants alimentaires comme les boites de conserves et certains biberons. En effet, le composé peut migrer en petites quantités dans les aliments et les boissons stockés dans des matériaux qui en contiennent. On sait pourtant depuis un certain temps que ce bisphénol est un perturbateur endocrinien.
Un danger avéré
En 2011, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation confirme les soupçons par une étude. La molécule chimique provoque des dysfonctionnements de la reproduction, du métabolisme, et du comportement de l’animal, avec des effets similaires suspectés chez l’Homme. Un scandale qui n’a pourtant fait que très peu de vague.
Le bisphénol a été interdit d’abord pour les enfants de moins de 3 ans. Il était couramment utilisé dans le plastique des biberons. Il sera définitivement interdit pour les emballages alimentaires à partir du 1er janvier 2015 en France. Une « victoire » qui laisse malgré tout un mauvais gout dans la bouche (et c’est rien de le dire). Quelle quantité de bisphénol avons-nous ingéré depuis notre enfance ? Il est quasiment impossible d’établir un lien entre un cancer éventuel et la consommation passée de la molécule. Dès lors, il n’y aura ni responsable, ni justice possible.
Pour les défenseurs du bisphénol, il s’agit d’une entrave injustifiée au libre marché européen. En effet, les institutions européennes n’ont pas encore statufié sur la question de la dangerosité de cette molécule.
Et maintenant ?
Un autre problème se pose. Boites, bidons et autres couvercles, nécessitent une résine protectrice. Sans bisphénol, la tenue des vernis n’est plus garantie aussi longtemps. Aussi, les industriels ont été amenés à réduire les dates limites de consommation de certains produits par manque de recul. Vous apprendrez donc peut-être que certaines limites de consommation sont fixées pour prévenir la contamination possible d’un aliment par son emballage. Raison de plus pour bouder l’industrie et se tourner vers les magasins sans emballage ?
La plupart des industriels français sont prêts à affronter le changement mais les producteurs de canettes réclament une dérogation pour les exportations car certains de leurs clients n’acceptent pas les boites avec du vernis sans bisphénol.
Attention cependant, les boites, contenants et ustensiles ayant été mis sur le marché français avant 2015 pourront être écoulés. La vaisselle, les bouilloires, cafetières, robots cuiseurs, bacs à légumes sont aussi touchés par cette mesure. Il faudra plusieurs années avant que ces stocks ne finissent chez les consommateurs.
Source : franceinfo.fr
