Nous vous avions déjà parlé de Clem et Clo, ces deux français qui ont tout plaqué pour faire un tour du monde avec les moyens du bord. Cette aventure leur offre de beaux paysages mais surtout de belles rencontres. Parmi celles-ci, il y a Stéphanie, 23 ans, qui elle aussi a tout quitté sur un coup de tête alors qu’elle n’avait jamais voyagé seule. Une aventure à la « Into the Wild » qui heureusement se termine bien. Récit.
Pas de plans et 500$ en poche
Originaire de Boston, Stéphanie avait toujours voulu voyager et vivre une grande aventure. Lorsque sa vie a pris un « tournant chaotique », elle a décidé de s’en aller au bout du monde pour se prouver qu’elle pouvait se débrouiller toute seule. Soutenue par sa famille, elle part sans véritable plan et uniquement avec 500$ (400 euros) et un allez-simple pour Sydney. « Avec 500$ on ne peut pas faire grand-chose » explique Stéphanie qui va profiter de l’hospitalité d’une amie les premiers jours. Première difficulté, adapter son alimentation. Elle va se mettre alors à manger essentiellement du pain et des fruits…
Pas d’hôtel au programme. Tout au long de son parcours, elle est hébergée grâce au couchsurfing, autrement dit, chez des personnes qui proposent un hébergement temporaire et gratuit. Au sujet de cette pratique, elle raconte : « En vérité j’avais très peur d’être hébergée de cette manière. Ça nécessite de faire confiance à des gens qu’on ne connait pas du tout. Mais je n’avais pas le choix et au final ça a été payant car grâce à ça je me suis fait de véritables amis et j’ai vécu des expériences inoubliables. » Il existe aujourd’hui de nombreux sites où vous pouvez dormir quelques jours chez l’habitant et vivre des expériences exceptionnelles.
Des débuts difficiles
Une pareille aventure ne se fait pas que de bonheurs et de réussites. Sa première expérience chez l’habitant a été « plutôt désastreuse » explique-t-elle. Elle devait être hébergée par le gardien d’un temple bouddhiste qui habitait un mobile-home. Malheureusement, cet individu, profitant de la situation, lui fait vite comprendre qu’il attendait plus d’elle qu’une simple conversation… « Plus je le repoussais, plus il se vexait. Mais j’ai résisté et il a fini par comprendre le message car le soir même il a invité une autre fille, et ils ont passé toute la nuit à s’envoyer en l’air dans la chambre juste à côté. Toute la maison tremblait, je n’ai pas dormi de la nuit et j’ai gardé mon couteau près de moi ce soir-là. »
Une expérience qui va la pousser à la vigilance dans ses choix à venir. Malgré tout, Stéphanie refuse de rester sur cet échec puisqu’elle avait entendu de nombreuses bonnes expériences au sujet du couchsurfing. « Le couchsurfer suivant est devenu un véritable ami. Je suis restée chez lui deux mois complets à l’aider dans la construction de sa maison faite de matériaux de récupération. D’autres voyageurs nous ont rejoints, et j’ai adoré cette expérience de vie collective. Deux des meilleurs mois de ma vie. » Comme quoi, il ne faut jamais se forger une opinion sur base d’une première expérience.
Les problèmes financiers
N’ayant pas suffisamment d’argent pour poursuivre son aventure à long terme, la jeune femme va réaliser quelques travaux au cours de son voyage. Elle trouvait des emplois temporaires essentiellement dans des cafés ou des chantiers. Elle a rapidement appris à installer des tuyaux d’évacuation sous terre, ou à travailler dans le secteur de la construction de bâtiments. Elle s’étonne elle-même : « Je suis une fille de la ville (j’ai vécu toute ma vie à Boston). J’ai été surprise de voir à quelle vitesse j’apprenais tout ça, et à quel point ça me plaisait. ». Pour profiter de certaines activités, elle n’hésitait pas à faire du bénévolat. Elle a ainsi pu faire quelques sorties sur la Grande Barrière de Corail en échange de services. Malgré les petits boulots, elle s’est parfois retrouvée complètement fauchée. Mais elle refusait d’abandonner : « Tu es à 100% sûr de perdre si tu abandonnes. Il faut persévérer, la chance finit toujours par tourner tôt ou tard. »
Un voyage plein de souvenirs
Lorsque Clem et Clo lui demande quel est son plus beau souvenir de cette année d’aventures, elle ne peut pas vraiment répondre : « C’est une question vraiment difficile ! J’ai vécu tellement de choses en un an ! ». Néanmoins, si elle devait en choisir un, ça serait lorsqu’elle a été équipière sur un voilier qui rejoignait l’Indonésie, en compagnie de Clem et Clo, avec qui elle a voyagé deux mois. « […] Je ne sais pas pour quelle raison absurde le capitaine nous a laissé calmement la barre. Clément et Claudia sont partis vomir, je me suis retrouvée seule derrière les commandes. Et j’ai adoré ! J’avais le sentiment d’être la reine des mers ! Derrière la barre, surfant les immenses vagues, je me suis sentie puissante. Plus rien ne me faisait peur. J’étais vivante. »
Plus qu’une destination, c’est le chemin qui fait le voyage. Sortie grandie de ses erreurs et de ses peurs, elle fait le bilan sur son expérience : « J’ai tout d’abord vaincu ma timidité, et j’ai appris à saisir toutes les opportunités. Cette aventure a été une succession d’expériences qui m’ont prouvé que je suis forte, que je suis capable de prendre soin de moi, que je suis la seule maîtresse de mon destin. J’ai gagné une confiance en moi que je n’avais pas. Maintenant, je sais que je peux surmonter chaque difficulté qui se présentera sur mon chemin. »
Et lorsqu’on lui demande un conseil aux femmes qui voudraient voyager seule, puisqu’elle a parfaitement conscience des difficultés d’un tel périple, elle répond : « Le monde appartient à ceux qui prennent des risques, alors FONCEZ ! Bien entendu, comme partout, il y a des dangers, alors il faut toujours rester vigilante. C’est très important de suivre son instinct à propos des gens que tu rencontres sur la route. Si tu as des doutes sur une de ces personnes, pars. Tu la blesseras peut-être, mais tu dois d’abord penser à toi, à ta sécurité, parce que personne d’autre n’y pensera pour toi. […] La peur nous empêche souvent de faire de merveilleuses rencontres. Il faut trouver l’équilibre, et ça ce n’est possible qu’en voyageant 🙂 »
Une belle rencontre à redécouvrir sur le site de Clem et Clo dans son intégralité.
Source : untoursurterre.fr