Ce lundi 26 janvier aura lieu un évènement « important » à Saint-Lô : l’ouverture de la toute première station à hydrogène sur le territoire Français. Si celle-ci ne sera pas ouverte au public et ne permet qu’à cinq voitures de faire le plein en même temps, elle est le symptôme d’un changement (très) lent mais néanmoins effectif dans l’industrie du transport.
Ce projet ayant court dans le département de la Manche prévoit à terme le déploiement de 40 véhicules à hydrogène, trois stations-services à hydrogène, cinq bus à hydrogène mais également un bateau de pêche.
Mutation de l’industrie
Condition sinequanone de sa pérennité, l’industrie du transport mute irrémédiablement. Certes cette transformation se fait à pas de loup, mais elle aujourd’hui palpable. Signe des temps qui courent, d’une volonté d’adopter une vision à long terme aux regards des énergies fossiles dont les réserves ne sont pas éternelles et par soucis grandissant du consommateur pour l’environnement, l’industrie s’adapte et pense son avenir.
Ainsi, au Japon, la société Toyota avait marqué les esprits en décembre dernier pour avoir mis sur le marché une berline doté d’une pile à combustible alimentée en hydrogène. Quelques minutes de recharges à peine et la voiture est capable d’effectuer près de 500 kilomètres. Réservée aux japonais dans un premier temps, elle sera commercialisée dans le courant de l’année dans quelques pays occidentaux.
« On va déjà montrer toutes les possibilités offertes par l’hydrogène sur ces premiers pays. Après, cela ne dépend pas que de nous. Nous pensons que l’Europe va à terme disposer d’une forte infrastructure pour distribuer de l’hydrogène, mais cela prendra plusieurs années » explique Gerard Kilmann, vice-président en recherche et développement chez Toyota.
Une route jonchée d’obstacles
Mais le chemin vers un réseau qui couvre l’ensemble du territoire Français sera long. Les pouvoirs publics Français sont en effet réticents à porter cette filière car contrairement aux véhicules 100 % électriques ou aux véhicules hybrides, ceux à hydrogène ne bénéficient d’aucun subsides pour l’installation de station de distribution et d’aucune aide à l’achat.
Pourtant, la France devra rattraper son retard en la matière. Une première station à hydrogène a été inaugurée dans le courant de l’année 2012 en Allemagne et le Danemark a également fait part de sa volonté d’élargir son réseau. Des précurseurs que l’on serait mal inspiré de ne pas suivre ?
https://www.youtube.com/watch?v=apK6JW_baK0
Véhicules vraiment propres ?
En théorie seulement. Car si effectivement ce nouveau type de transport ne dégage pour ainsi dire que de l’eau lors de ses déplacements, il a besoin d’être fréquemment ravitaillé en hydrogène. C’est là que le bât blesse, puisque cet élément n’existe quasiment pas à l’état naturel. Comme nous le dénoncions dans un précédent article, il faut concevoir l’hydrogène de manière industrielle, et cette production de masse représente un coût énergétique important. Sera-t-il envisageable de produire de l’hydrogène en masse à partir d’énergies renouvelables ? Seul l’avenir nous le dira.
Si des batteries « écologiques » viennent à voir le jour, il est probable que l’avenir de la voiture individuelle se tourne à nouveau vers l’électrique pur. Un citoyen pourrait ainsi recharger son véhicule chez lui de manière indépendante de l’industrie. L’impression 3D de voiture pourrait même à terme rendre possible la conception autonome d’un véhicule. Rendez-vous dans cent ans ?
Cette nouvelle peut donc être accueillie avec un certain enthousiasme. C’est un premier – petit – pas dans le bon sens. Gageons qu’il soit précédé d’une multitude de grandes enjambées.
Source : Image à la une Joseph Brent / breezcar.com / lesoir.be