Il y a 2 jours avaient lieu deux grinds particulièrement atroces aux îles Féroé, causant la mort brutale de 253 globicéphales ainsi que l’arrestation de 7 militants Sea Sheperd, avec l’aide de l’armée danoise. Pendant ce temps, des anonymes se battaient en Écosse, au Canada et en Nouvelle-Zélande pour sauver une orque et des groupes de globicéphales échoués. L’être humain dans toute sa contradiction, entre horreur et bonté spontanée…

Côté éthique

La scène a lieu à Hartley Bay, en Colombie-Britannique, au Canada. Un homme entend des cris et des pleurs provenant de rochers. Il se précipite et découvre une jeune orque coincée sur la roche, piégée par la marée basse en pleine chasse aux phoques. Au loin, sa famille nage en cercles et l’attend. N’écoutant que son courage, et après avoir averti les gardes-côtes et les responsables de la faune maritime, l’homme tente de porter seul secours à cette orque afin de la protéger du soleil et d’empêcher qu’elle ne se déshydrate.

Il la couvre alors de linges humides et, avec l’aide d’amis venus l’aider munis d’une pompe à eau, humidifie son corps et la nourrit en attendant l’arrivée des secours organisés. Malgré sa grande détresse, l’orque semble comprendre que ces humains sont là pour l’aider et se laisse faire. Il faut savoir que l’orque sauvage fait partie des grands prédateurs marins et que le risque de s’en approcher était réel. 6 heures plus tard, à force d’acharnement et de courage, ils réussissent enfin à la remettre à l’eau, profitant de la marée montante. Sans intervention spontanée de ces personnes, l’orque serait très probablement morte de déshydratation. Une acte de bonté spontané qui contraste avec l’actualité de la semaine…

Côté tradition

Au même instant, ailleurs sur Terre, dans les îles Féroé, des cétacés étaient massacrés au nom de la tradition où aucune espèce n’est épargnée. Il arrive que des orques se retrouvent piégées au milieu du grind et subissent inévitablement le même sort que leurs congénères globicéphales comme tant d’autres dauphins. Cet abatage rituel au nom de la tradition a pourtant très peu de rapport avec la culture au sens noble du terme, mais davantage avec une forme de barbarie, une soif de pouvoir et de domination sur la nature soutenue par des technologies chaque année plus sophistiquées.

Les techniques de chasse employées aux îles Féroé sont, en effet, extrêmement modernes (bateaux motorisés, sonars, drones, poulies hydrauliques,…), les cétacés n’ont donc aucune chance de s’en sortir et le caractère traditionnel y est totalement absent. Quant à la viande hautement contaminée en mercure, elle est impropre à la consommation. Tuer ces animaux, qui agonisent d’une mort lente baignant dans leur propre sang, n’est plus une nécessité alimentaire depuis plusieurs décennies. Le prétexte alimentaire mis de coté, la pratique est devenue davantage un évènement sportif particulièrement pervers protégé par les bateaux de guerre de l’armée danoise (le Danemark faisant partie de l’Union Européenne au sein de laquelle la chasse et la capture de cétacés sont pourtant strictement interdites). Comme nous avons pu l’observer, tenter de protéger les animaux est passible de lourdes peines et plusieurs militants de l’ONG Sea Shepherd viennent d’être arrêtés et risquent jusqu’à deux ans de prison.

https://www.youtube.com/watch?v=lLyiJf9G9iA

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Une Humanité contrastée

D’autres évènements contrastés se sont produits. Il y a quelques mois, des personnes au grand cœur intervenaient en Écosse pour remettre à l’eau un groupe de globicéphales échoués. La scène s’est reproduite la semaine dernière en Nouvelle-Zélande où des dizaines de personnes se sont mobilisées afin de porter secours à des globicéphales échoués sur une plage, ceux-là même que les féringiens décapitent par centaines chaque année. Une scène contrastée qui questionne les motivations primaires des choix culturels et ce qui pousse des individus à les suivre aveuglément.

Suffit-il de répéter sans questionnement inlassablement les mêmes pratiques, aussi irraisonnées et perverses soient-elles, pour prétendre sauvegarder une culture ? La culture n’est-elle pas elle-même le fruit d’une évolution contrastée, de choix, de décisions et donc d’évolutions ? Comment les féringiens pourraient-ils envisager de fêter leur patrimoine naturel autrement qu’en le détruisant ? Sans évolution, cette culture n’est-elle pas simplement vouée à disparaitre ? Des questions que seules les locaux des Îles Féroé seront en mesure de répondre dans les années qui viennent concernant ce massacre rituel…


Sources : huffingtonpost.ca / telegraph.co.uk

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