Mettre ses compétences au service de la communauté pour venir en aide à des personnes dans le besoin, c’est ce que viennent d’entreprendre ces étudiants américains à travers un projet baptisé « The impossible City », où quand la jeunesse redéfinit la solidarité volontaire.
Pour ceux qui en douteraient, les États-Unis regorge d’associations, de créatifs culturels et autres citoyens engagés, dont certains tentent d’apporter des solutions de terrain pour lutter contre la misère. C’est notamment le cas d’un groupe de jeunes portant le projet de « L’impossible ville » . Derrière ce projet initié par l’organisation à but non lucratif « Sawhorse Revolution » se cache une volonté non dissimulée de réunir les communautés et de montrer aux jeunes qu’en se regroupant autour d’un projet commun, ils peuvent changer le quotidien de personnes défavorisées.
Les États-Unis sont touchés par une profonde crise sociale depuis l’effondrement de la bulle des subprimes. En pratique, ça se transcrit par une augmentation du nombre de personnes sans domicile. Dans un marasme socio-économique où sont plongés environ 3800 personnes sans domiciles fixes dans le comté de King – soit une triste croissance de 21% par rapport à l’année derrière – il n’y a guère plus que les grandes métropoles comme New-York, Los Angeles ou encore Las Vegas pour rivaliser avec ces chiffres inquiétants.
Dès lors, « Sawhorse Revolution », association qui dispense des cours de menuiserie dans une école supérieure, va s’associer à des jeunes qui étudient l’ingénierie, l’architecture et bien entendu des professionnels dans le domaine de la construction. L’idée est de bâtir un petit éco-village de A à Z pour venir en aide à une communauté de sans-abris locale surnommée « Nickelsville ». Le mot d’ordre « Une petite maison peut être un château » aux yeux de ceux qui ne possèdent pas de toit.
Viser l’autonomisation de ses résidents est pour l’organisation un prérequis indispensable. Pour ce faire, tout ce beau monde va s’atteler à construire des « tiny houses » (micro-maisons) afin notamment de permettre le stockage des affaires, condition sine qua none lorsque les individus ont besoin de se déplacer pour retrouver une activité de vie quelconque. À mettre dans l’escarcelle des bénéfices, un concentrateur d’énergie solaire permettra l’éclairage des lieux et prodiguera de l’eau chaude jour et nuit. Par ailleurs, des toilettes à compostage verront le jour ainsi qu’une cuisine commune. Toutes les structures sont conçues pour le transport, ce qui permettra à la communauté de se déplacer si le besoin s’en fait sentir.
« Nous ne nous faisons pas d’illusions sur la capacité du projet à résoudre le problème des sans-abris » déclare lucidement Sarah Smith, la directrice du programme, avant de poursuivre « mais ce que nous pouvons faire, c’est montrer aux étudiants qu’ils peuvent faire une réelle différence dans la vie des gens, en venant avec leur communauté et en aidant à façonner quelque chose de leurs propres mains. » estime-t-elle. En d’autres termes, en améliorant la qualité de vie de la communauté et sans omettre l’aspect sécuritaire, l’énergie déployée bénévolement par ces étudiants augmente les chances des résidents de s’en sortir, en les faisant renouer avec une relative stabilité.
L’idée a immédiatement remporté un grand succès et fut largement financée à travers une campagne de crowdfunding. Un projet noble qui suit de peu cette idée d’Hawaï de transformer les vieux bus en refuges, et qui, espérons-le, plantera des graines dans les esprits d’ici et d’ailleurs.
Sources : huffingtonpost / mymodernmet / weburbanist / indiegogo.com / Photographies : Nate Watters, Alec Gardner et Sam Hunt.