Pour soutenir le développement de l’agro-écologie, l‘association « Fermes d’avenir » a publié un plaidoyer intitulé « Pour une agriculture innovante à impacts positifs ». L’association fonde son argumentation sur les bénéfices sociaux, économiques et environnementaux qu’elle a observé dans sa microferme expérimentale de la Bourdaisière (Indre-et-Loire) ainsi que dans des fermes partenaires du réseau.

« Nous avons 20 ans pour changer le monde » affirme très sérieusement le réseau « Fermes d’avenir ». L’association, qui s’est développée autour du projet « fondateur » de la microferme expérimentale de la Bourdaisière, forme aujourd’hui un réseau de fermes qui mettent en question le modèle agricole dominant tout en développant de nouvelles solutions inspirées de l’agro-écologie et de la permaculture, plus respectueuses des êtres humains et de l’environnement. Leur plaidoyer, qui doit « interpeller acteurs publics et privés », propose des pistes à suivre pour sortir d’une agriculture pétro-chimique conventionnelle écologiquement insoutenable. L’association « ne prétend […] pas apporter une solution miracle à toute les crises, mais une pierre à l’édifice d’une société différente ». Le plaidoyer insiste sur le nécessaire retour à des échelles plus humaines en agriculture, mais également sur la création d’emplois promise par la conversion à l’agro-écologie.

« Réinventer la place économique, sociale, sanitaire et écologique de l’agriculture »

Face à la crise de l’agriculture, avec des professionnels qui peinent à survivre en dépit de leur haute productivité, le document dresse des solutions pour « réinventer la place économique, sociale, sanitaire et écologique de l’agriculture » tout en montrant que l’agro-écologie peut être rentable économiquement. Dès la préface, l’agronome Marc Dufumier note l’urgence à agir : « endettés jusqu’au cou et soumis à un travail harassant, la plupart de nos agriculteurs s’interrogent sur leur devenir : ne risquent-ils pas de tomber prochainement en faillite et de renoncer à leur métier avant même de partir à la retraite ? » Le plaidoyer présente une alternative concrète pour les Hommes et la planète. Pour se faire, « Fermes d’avenir » dresse le bilan de l’activité de fermes en agro-écologie pour montrer qu’un autre modèle que le modèle productiviste dominant est possible économiquement.

Le document de l’association a pour objet d’« établir un bilan quantitatif et qualitatif des bénéfices de fermes maraîchères appliquant des pratiques agro-écologiques et s’inspirant de la permaculture ». La démonstration est articulée autour de six thématiques : « Les rendements agricoles », « Les bénéfices économiques sur les territoires et sur une ferme », « Les bénéfices écologiques », « Les bénéfices santé », et enfin « Les bénéfices sur le capital social et humain du territoire ». Les résultats ont été obtenu à partir de données récoltées sur une ferme expérimentale ainsi que dans le réseau de fermes partenaires. Par ailleurs, le document a été rédigé à partir d’une recherche bibliographique internationale et contient des arguments présentés par des experts ainsi que des témoignages d’acteurs de terrain.

Malicamera / Flickr

Création d’emploi, augmentation de la production biologique, baisse des dépenses de santé

Mais concrètement à quoi pourrait ressembler la transition ? « Dans un scénario réaliste, nous proposons la création de 25000 nouvelles fermes d’ici 2030 sur le territoire et la conversion de 23000 petites et moyennes exploitation existantes » affirment les auteurs du plaidoyer. Les retombées économiques et sociales seraient particulièrement positives. Cette transformation aboutirait en effet à la création de 160 000 emplois agricoles. Selon les chiffres de « Fermes d’avenir », l’ensemble des exploitations pourraient produire suffisamment de légumes pour que 22,2 millions de français (soit 33 % de la population nationale) puisse se nourrir exclusivement de produits biologiques. À ce jour, la France continue d’importer quantités de produits agricoles de l’étranger, dont Espagne, le Maroc, le Brésil ou encore la Roumanie en dépit d’une production excédentaire et de la grande misère de nos paysans.

Dans le même temps, à travers l’agro-écologie, l’association prévoit une baisse importante des dépenses liées aux coûts engendrés par la dégradation et la destruction de l’environnement ainsi qu’une baisse des dépenses engendrées par les problèmes de santé qui sont la conséquence d’une alimentation peu saine. Ces coûts « cachés » ne sont aujourd’hui pas comptabilités. Pour appuyer sa démarche, « Fermes d’avenir » a lancé une pétition en ligne signée par de nombreuses personnalités françaises. Cette pétition à l’intention du législateur contient 10 propositions qui visent à soutenir la transition vers une agriculture écologique.

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Source : fermesdavenir.org

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